Luke and Duke sont de véritables requins de la finance et des parieurs invétérés. Par jeu, ils vont échanger les situations respectives de Louis, leur brillant chargé d’affaires et de Billy Ray Valentine, un mendiant fort débrouillard. Le résultat final ira au-delà de leurs espérances.

Pays : Etats-Unis
Réalisateur : John Landis
Année de sortie : 1983
Distribution : Dan Aykroyd (Louis Winthorpe III), Eddie Murphy (Billy Ray), Valentine Ralph Bellamy (Randolph Duke), Don Ameche (Mortimer Duke), Denholm Elliott (Coleman), Jamie Lee Curtis (Ophelia).
Genre : comédie
Durée : 118 minutes
Age recommandé : à partir de 9 ans
Public : tous publics
Niveau de difficulté culturelle (de 0 à 5) : 3, car l’arnaque sur les marchés financiers n’est pas évidente à comprendre par tous les enfants
Contexte historique : New York dans les années 80
Principaux thèmes traités : fortune, revers de fortune, cruauté, pauvreté, marchés financiers, injustice sociale, argent, spéculation
Précautions à prendre
Le personnage de la prostituée interpretée par Jamie Lee Curtis peut soulever quelques questions (notamment la scène de la 57ème minute).
La comédie américaine par excellence
« Un fauteuil pour deux » est avant tout une bonne comédie américaine.
Adaptant parfaitement la trame de « le riche et le pauvre » d’ Irin Shaw, et repris dans une célèbre série télévisée, John Landis nous offre un beau conte au « bon vieux» temps des années Reagan.
Eddy Murphy, fort de son succès de « 48 heures » est dans un de ses meilleurs rôles, nous offrant de multiples facettes. Dan Akroyd réussit brillamment à exister à ses côtés, ce qui au final en fait une paire de compères tout à fait crédible. Jammie Lee Curtis, peu à son avantage en prostituée, réussit à nous charmer et les deux vieux shnocks sont des plus justes.
Bref, casting réussi, gags assurés et scénario percutant. Si l’on se doute de l’issue, on ne peut s’empêcher de jubiler lorsque le stratagème imaginé par les gentils, éclot…. Du bon vrai divertissement….
La caricature malheureusement pas si caricaturale
Mais en regardant ce film en famille, c’est un peu plus qu’un simple divertissement, même si les caricatures sont légion, et même si je n’aime pas les caricatures, c’est peut-être justement en cela, qu’il est intéressant, notamment pour notre époque.
Il y a d’abord le thème de la réussite sociale. Ici, le terme d’ascenseur convient parfaitement : en un temps record, le riche devient le pauvre, le pauvre monte à très haute vitesse à l’étage des riches. Et le monde…et les gens autour d’eux changent en un instant. Les messages sont simples et accessibles : rien n’est acquis dans la vie, tout peut basculer très vite, et surtout, personne n’est ce qu’il paraît. Ainsi les petits vieux débonnaires ne sont guère des pépés bienveillants; le jeune loup cache bien ses atouts derrière sa vanité; la prostituée ne vit pas pour la drogue et ce n’est pas par manque d’ambition que Billy Ray Valentine se retrouve dans la rue.
Le personnage de la prostituée, si l’on veut exploiter le thème pour les plus grands est également assez instructif et permettent de valoriser « en creux » l’école et de façon plus générale les études.
Et puis surtout, il y a l’univers de la banque et des marchés financiers. Le titre anglais « Trading places » est de ce point de vue bien plus évocateur. Le mérite de ce film n’est pas uniquement de montrer que le milieu de la finance est un univers impitoyable, sans foi ni loi et quelque peu virtuel, mais il offre de façon ludique et aussi assez pédagogique une leçon d’économie boursière. Pour des enfants abreuvés à longueur de journée par la description du libéralisme effrené, c’est une bonne illustration des mécanismes financiers qui leur échappent totalement (ils ne sont d’ailleurs pas les seuls). Au moins là, ils ont un aperçu à leur portée du fonctionnement et des dérives du système. Quand ils dévisageront les traders qui croisent leur route, ils comprendront peut-être un peu plus pourquoi…En espérant que d’ici là, les traders ne soient pas redevenus des stars !
Ma scène culte : La scène de la scène des marchés où les frères Duke et Luke sont ruinés
Mes p’tis trucs à moi
- A la vue d’une personne démunie, expliquer que c’est peut-être un grand personnage, avec un temporaire passage à vide…ce qui ne doit pas empêcher de les aider…
- A la vue d’une prostituée, leur apprendre à éviter de les regarder avec dégoût
- « si l’on devait demain vivre dans une toute petite maison, quels jouets ou objets tu garderais ? »
Si vous avez aimé, vous pouvez voir…
“Wall street” d’Oliver Stone (1988)
Dans le registre «arnaque et compagnie » : « L’affaire Thomas Crown » (1968), « Ocean’s Eleven » de Steven Soderbergh, « Usual suspects », « Arrête-moi si tu peux » de Steven Spielberg (2003), « Les 9 reines » de Fabián Bielinsky ( 2001), « Association de malfaiteurs » de Claude Zidi (1987), « l’arnaque » de georges Roy Hill (1974)