Tony Hunter est un acteur sur le retour. Des amis scénaristes parviennent à le convaincre d’être la vedette d’une comédie musicale de leur composition. La mise en scène est confiée à la nouvelle coqueluche de Broadway, Jeffrey Cordova, qui infléchit fortement le texte pour jouer sur le mythe de Faust. Sur le plateau, les difficultés s’accumulent et les partis pris de Cordova surprennent tout le monde. Au bout du compte, la première du spectacle se révèle un fiasco total. La troupe se réunit et décide néanmoins de continuer le spectacle en reprenant totalement la mise en scène…
Pays : Etats-Unis
Réalisateur : Vincente Minelli
Année de sortie : 1953
Distribution : Fred Astaire (Tony Hunter), Cyd Charisse, (Gabrielle Gerard), Oscar Levant (Lester Marton), Nanette Fabray (Lily Marton), Jack Buchanan (Jeffrey Cordova)
Genre : Comédie musicale
Durée : 1h47
Age recommandé : à partir de 6-7 ans
Public : plutôt fille
Niveau de difficulté culturelle (de 0 à 5) : aucune
Contexte historique : Broadway dans les années 50
Principaux thèmes traités : succès, amour, chanson, danse, show-bizz, théatre
La comédie musicale par excellence ….
« Tous en scène » est de loin la meilleure des comédies musicales. La musique et la danse y sont parfaitement réglées et certains numéros sont aujourd’hui entrés dans la légende : « There’s a Shine on my Shoe » dans le parc de jeux, The triplets où les acteurs jouent trois bambins dans leurs chaises d’enfant, mais surtout, le plus beau, le plus gracieux,le plus émouvant est probablement Dancing in the Dark où Cyd Charisse et Fred Astaire, tous deux vêtus de blanc, marchent dans Central Park ; d’abord assez distants, ils esquissent quelques pas de danse qui évoluent en une gracieuse chorégraphie toute empreinte de complicité. Cette seule scène justifie que l’on montre ce film à nos enfants.
Ce que j’aime également dans cette comédie musicale, c’est que les caractères sont mordants, les situations, les psychologies – avec par exemple un Fred Astaire en « has been » – et les conflits sont fouillés. Les bons sentiments et la gaieté sont également là, mais on est loin de la mièvrerie gentille de « Chantons sous la pluie », ou d’autres comédies musicales où la chorégraphie l’emporte sur le reste .
Minelli fait dans ce film l’apologie du spectacle en tant que divertissement (That’s entertainment, « le monde est une scène, la scène est un monde de divertissement »). Il n’y a pas à distinguer le monde réel du monde de la scène car tous deux peuvent être spectaculaires.
La comédie musicale fait surgir le merveilleux du monde réel qui à son tour se défait de sa pesanteur et de ses tracas pour devenir l’occasion d’une fête légère et enthousiasmante.
… Mais aussi un peinture du milieu du spectacle
Il y a un charme tout particulier à découvrir ces ambiances d’envers du décor et de coulisses, ce quotidien de la vie du spectacle, depuis l’élaboration du casting, le montage financier et les répétitions, jusqu’au speech qui précède le lever de rideau.
Cela permet de revenir un peu sur terre de temps en temps, de sortir du star-system et de se rendre compte que derrière ces super-productions, il y a des techniciens, des maquilleurs, des décorateurs…. On ressent une ambiance presque familiale pour des personnes amenées à vivre intensément ensemble pendant une période de temps déterminée.
Il y a aussi la description assassine du milieu intellectualisant du théatre de Broadway, amenant à un bide monumental dans le film. C’est très drôle et tellement actuel. On ne s’en lasse pas !
La scène culte : pour les enfants, la scène des Triplets à hurler de rire, pour les romantiques, le duo sur « Dance in the dark » dans Central Park, voluptueuse !
Mes p’tits trucs à moi
- Pour une fête de famille, le numéro des Triplets ne pourra que faire un tabac. Le trucage est le suivant : les acteurs dansent à genoux, leurs genoux enserrés dans des bottes de cuirs prolongés par des chaussons d’enfants. Fastoche!
- De l’importance pour des garçons de savoir faire danser les filles!
Précautions à prendre
Prévenir malgré tout que cela a un peu vieilli…
Si vous avez aimé, vous pouvez voir…
“Gigi” de Vincente Minelli, “Un américain à Paris” (1951)
Cry Baby de John Waters (1990) (mais vraiment à partir de 12 ans)
Dans le registre « l’envers du décor» : “Victor,Victoria” de Blake Edwards (1982), “Les chaussons rouges” de Michael Powell (1948)