Little Miss Sunshine

Les Hoover, famille de dégénérés parfaits, ont la surprise de voir la petite, Olive, sélectionnée au concours de Little Miss Sunshine. D’un seul bloc, les voilà entassés dans leur combi Wolkswagen rouillé, cap vers l’Ouest. Un voyage tragi-comique de 3 jours qui mettra cette troupe de farfelus aux prises avec des événements inattendus.

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Pays : Etats-Unis

Réalisateur :  Jonathan Dayton et Valerie Faris

Année de sortie : 2006 

Distribution : Greg Kinnear (Richard Hoover), Toni Collette (Sheryl Hoover), Steve Carell (Frank Ginsberg), Paul Dano (Dwayne), Abigail Breslin (Olive Hoover), Alan Arkin (Edwin Hoover, le grand-père),  Bryan Cranston( Stan Grossman)

Genre : Comédie dramatique

Durée  1h41

Age recommandé : à partir de 12 ans  (mais personnellement je l’ai montré bien avant)

Public : tous publics

Niveau de difficulté culturelle   (de 0 à 5) : 1 

Contexte historique :  Famille d’aujourd’hui de l’Ouest des Etats-Unis

Principaux thèmes traités : famille, concours, réussite, succès, beauté, regard des autres

 Précautions à prendre : Il y a quelques scènes qui peuvent être un peu choquantes et que l’on peut choisir d’éviter, notamment  la scène du grand-père dans les toilettes ou pour le spectacle final que le grand-père a fait répéter à sa fille sans que les parents aient pu contrôler. Alors soit on coupe, soit on explique que le trait est quelque peu forcé.

 

Un Road movie familial  

Rares sont les films que l’on peut regarder en famille et où l’on passe aussi si facilement du rire aux larmes, petit comme grands . Les diverses récompenses obtenues, notamment  César du meilleur film étranger en 2007, Oscar 2006 du meilleur scénario original sont ainsi largement méritées.

C’est un film familial sur une famille. Chacun se reconnaîtra à un moment ou un autre. On a tous son « barge » dans la famille, quand on ne l’est pas soi-même.

Dans la famille Hoover, je les voudrais tous :

– Olive Hoover qui a du mal à faire la différence entre Miss America et elle-même, se rêve en reine de beauté et s’apprête à concourir à Little Miss Sunshine, concours de beauté.

– Richard, le père d’Olive : « looser » en diable qui donne des leçons pour être un « gagnant ».

– Sheryl, la mère d’Olive, la seule à peu près normale, si ce n’est qu’elle supporte tous les autres.

– Frank, l’oncle d’Olive : professeur d’université, premier spécialiste de Marcel Proust mais insuffisamment reconnu, homosexuel et suicidaire.

– Dwayne , le demi-frère d’Olive : admirateur de Nietzsche, lisant Ainsi parla Zarathoustra, ayant fait vœu de silence depuis neuf mois afin d’entrer à l’Air Force Academy et qui communique avec son bloc-notes.

– et enfin, Edwin le grand-père d’Olive : joyeux luron à moitié toxico qui entraîne sa petite-fille dans cette folle entreprise.

– et sans oublier la Wolswagen COMBI.

Et tout ce petit monde cavale, cavale sans s’arrêter, multipliant gags inimitables et péripéties . Le rythme est soutenu sur décibels de Devotchka, mélange de rythmes folks et de mélodies du monde entier. Pas étonnants que les réalisateurs de ce premier film, Jonathan Dayton et Valérie Feris, soient tous deux issus de l’univers des vidéo-clips et de la musique. Pas étonnant également qu’ils soient époux dans la vraie vie…encore un mélange des genres……

J’aime la description de cette famille et j’ai été contente de montrer ces énergumènes à « toute » ma progéniture :

  • les conflits ne sont qu’apparents et finalement tout le monde s’aime bien malgré ses « atypies » ;
  • les passions extravagantes de chacun ne sont en effet jamais moquées et intégrées dans la mise en scène. Le mutique Dwayne épris de Zarathoustra finit par devenir très attachant ;
  • et surtout quelque soient les travers de chacun, il faut bien réussir à vivre ensemble !

Si les Hoover y arrivent…. pourquoi pas nous… nous qui ne sommes pas si fous !

 

Du western revisité

Little Miss Sunshine est un road movie au sens traditionnel car il décrit un périple, en l’occurrence, celui qui consiste à emmener Olive au concours de beauté.

Mais ce n’est pas un road movie tout à fait classique dans le sens où les personnages n’errent pas sans but, ni sont dans la contemplation métaphysique.  C’est finalement plus un western qu’un road movie : il y a la conquête de l’Ouest (ici de Redondo Beach en Californie à Albuquerque au Nouveau-Mexique) et puis les personnages sont dans un mouvement permanent et dans le désir de conquête également. On pourrait même dire qu’il y a une dimension héroïque car ils continuent malgré tout.

Et c’est la description de ce combat qui est intéressant, celui d’une famille modeste pour survivre dans l’Amérique hostile et surtout terriblement conformiste.

Au cœur du film réside l’obsession américaine de la réussite, mais à ceci près que pour réussir,  il faut remplir des critères préétablis. Nos personnages ont tous sauf l‘étoffe des héros américains : Olive est loin de la poupée Barbie, le père looser de premier niveau, enseigne les clés de la réussite dans « Parcours vers le succès en 9 étapes »….

Bref, ils sont en décalage complet et en miroir, on découvre une peinture au vitriol de l’American Way of Life. On reviendra au final à des valeurs sûres, souvent rappelées par le grand-père : «  La beauté n’est pas extérieure mais intérieure », « l’important est de tenter sa chance, le vrai perdant est celui qui renonce à jouer », « le but est dans le chemin… ». Mais on ne tombera jamais dans la mièvrerie. Bref plein de leçons de morale, mais qui dans cette ambiance, passent comme une lettre à la poste !

 

Ma scène culte :

La scène du concours lui-même où Olive présente le spectacle qu’elle avait préparé avec son grand-père.

 

Mes p’tits trucs à moi:                                                                                            

  • Un anniversaire déguisé sur le thème « Little miss sunshine » ?
  • Sortir le spectre de « little miss sunshine », dès que ma fille s’habille mal ou fait une tentative pour demander à se maquiller

 

Dans le registre « Road movie »:

« Stranger than paradise » de Jim Jarmush (1984), « Thelma et Louise » de Ridley Scott 1991 (mais pour plus grands ), « Le cheval venu de la mer » de Mike Newell (1991), « Captain Fantastic » de Matt Ross (2016)

 

 

 

 

 

 

 

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