Johnnie est le mécano de la locomotive appelée la « General ». Lorsque la guerre de Sécession éclate, Johnnie a toujours du mal à choisir entre son train, et Annabelle Lee, son deuxième amour. Comme il ne peut pas s’engager dans l’armée, Annabelle lui refuse son amour. Elle finira par l’aimer après toutes les péripéties que va connaître Johnnie à la suite du vol de la General par des espions de l’Union.

Pays : Etats-Unis
Réalisateur : Buster Keaton
Année de sortie : 1926
Distribution :
Buster Keaton (Johnnie Gray), Marion Mack (Annabelle Lee), Charles Smith (son père), Frank Barnes (Son frère), Glen Cavender (Capitaine Anderson), Jim Farley (Général Thatcher), Frank Agney (Sergent recruteur)…
Genre : Comédie burlesque
Durée : 75 minutes
Age recommandé : à partir de 6 ans
Public : tous publics
Niveau de difficulté culturelle (de 0 à 5) : 2, car on s’y perd un peu entre les sudistes et les nordistes
Contexte historique : La Géorgie en 1861, en pleine guerre de sécession
Principaux thèmes traités : guerre, trains, héros, courage, amour ; mécanique, Sécession, sudistes, nordistes
Précautions à prendre
Demander aux enfants d’attendre au moins 15 minutes avant de juger…après, c’est gagné
Le muet a ses propres vertus …
A l’époque d’Avatar et des bisounours, quel intérêt peut-il bien y avoir à ressortir des placards un vieux bon film muet, qui ne soit pas un Chaplin de surcroît ? Pour initier nos petits, il y a plus facile évidemment. Et pourtant avec « le mécano de la Général », le succès est à peu près garanti (si l’on ne s’y prend pas trop tard, bien évidemment…).
Tout d’abord, c’est un film que l’on peut montrer dès le plus jeune âge (en lisant les sous-titres si besoin) et la durée n’est que de 75 minutes. Le film est maintenant rénové en numérique et la bande originale inédite créée en 2004 par le compositeur japonais Joe Hisaishi permet de le voir dans de bonnes conditions. On pourra néanmoins expliquer qu’à l’époque, un pianiste ou un petit orchestre jouait dans la salle.
C’est surtout une comédie éternellement burlesque. A la perfection du rythme et l’originalité de la mise en scène (il y a notamment toute une construction mécanique du film autour d’un va-et-vient ferroviaire), s’ajoute le nombre impressionnant et l’efficacité de gags intemporels. C’est comme un numéro de cirque – réussi – on ne s’arrête pas de rire et on rit de plus en plus fort (même l’on ne peut cacher qu’il y ait quelques temps morts).
Cela commence dès le début du film où la distribution du film apparaît sur une seule page. Ceci n’est pas non plus très étonnant quand on sait que Buster Keaton est ici, comme dans la plupart de ses films à la fois scénariste, acteur principal, producteur, réalisateur.
Et puis, l’on va de péripéties en péripéties et on finit, on ne sait pas très bien comment, pas retomber sur ses pieds. Keaton en grand enfant qu’il est, joue avec nous comme il jouerait avec ses Mecano, sauf qu’ici l’on est avec des vraies machines et que l’on est pris dans la mécanique infernale.
Enfin, il y a le personnage de Keaton, considéré comme un lâche puis devenant un héros malgré lui, aveuglé qu’il est par son amour pour Annabelle et sa locomotive. Pauvre type innocent toujours prêt à se faire botter l’arrière-train (gag), il parvient par son acharnement à offrir la reddition d’un général nordiste à son général sudiste. Il y a une vraie poésie dans ce héros à la recherche d’un idéal de pureté chevaleresque qui se heurte à la dureté constitutive des hommes et des choses. Et un brin de poésie, cela ne peut que faire du bien…
La guerre en pointillé
« Le Mécano de la Général » est adapté d’un événement réel de la Guerre de Sécession « The Great Locomotive Chase ». A la différence de la version nordiste offerte par Walt Disney dans « L’infernale poursuite », le film n’est pas très politiquement correct puisqu’il montre comment les sudistes ont gagné la bataille. On pourra toujours corriger le tir en indiquant qu’ils ont finit par perdre la guerre.
La caricature est grandiose et féroce: absurdité, revirements de situations, allées et venues d’armées victorieuses et en déroute, jeux d’unifomes, la suffisance des chefs, l’irréalité de la mort décimant des lignes de soldats…tout est là, mais le sang et les bruits en moins….les messages en sont d’autant plus efficaces.
Ma scène culte : La fin de la deuxième poursuite en locomotive où Johnnie et Annabelle sont pris en chasse. Boulettes sur boulettes
Mes p’tits trucs à moi
- Et si on se disait la même chose mais en muet….difficile
Si vous avez aimé, vous pouvez voir…
Tous les Chaplin évidemment et notamment « la ruée vers l’Or » (1925) et « The kid » (1921)
« Metropolis » de Fritz Lang (1927)
« Sherlock Junior » de Buster Keaton (1924)
« The party » de Blake Edwards (1968)
« Mon oncle » de Jacques Tati (1958), « les vacances de Monsieur Hulot » de Jacques Tati (1952),
Dans le registre « il ne faut pas se fier aux apparences » : « Forrest Gump » de Robert Zemeckis (1994)