Dorothée, une petite fille du Kansas, se retrouve prise dans un cyclone, qui l’emporte « au-delà de l’arc en ciel ». Elle se retrouve dans un monde magique où sévit une affreuse sorcière. Dorothée veut rentrer chez elle et apprend que seul le puissant magicien d’Oz peut l’aider.

Pays : Etats-Unis
Réalisateur : Victor Fleming
Année de sortie : 1939
Distribution : Judy Garland (VF : Renée Simonot) (Dorothy Gale), Frank Morgan (VF :Jacques Berlioz) (Le Magicien d’Oz, Professeur Marvel / Le cocher / Le portier de la cité d’Émeraude), Ray Bolger (VF de 1946 : Maurice Nasil8) (Hunk / l’Épouvantail), Bert Lahr (Zeke / le Lion peureux), Jack Haley (Hickory / l’Homme de fer)…
Genre : comédie musicale
Durée : 101 mn
Age recommandé : à partir de 5-6 ans
Public : tous
Niveau de difficulté culturelle (de 0 à 5) : 0
Contexte historique : Le Kansas des années 30 mais surtout le Pays d’Oz
Principaux thèmes traités : magie, pays imaginaire, sorcières, voyage initiatique
Précautions à prendre
Peut-être que le personnage de la sorcière peut faire peur…
Sinon, c’est un film à montrer très tôt aux enfants, car ensuite c’est plus difficile de les tenir en place….Peut-être en leur disant que Mickael Jackson est apparu dans une reprise du film « The wiz » (1985) aux côtés de Diana Ross, mais moi, cela n’a pas marché !
Home sweet home
Au premier abord, « le magicien d’ Oz », tiré d’un roman pour enfants écrit en 1900 par L. Frank Baum, est un beau film féérique qui n’a pas trop vieilli, mais aux contours franchement « tarte ». La bonne conscience moralisatrice américaine est à tous les coins de rue, surtout dans ses principaux messages « rien ne vaut sa maison » et « je reste auprès de ceux que j’aime ».
Les personnages et lieux sont enchanteurs, ne serait-ce que dans leurs noms (Munchkins criards, singes ailés, « cheval de différente couleur », « Méchante sorcière de l’Est et de l’Ouest », la « Bonne fée du Nord » « Palais d’émeraude »…) , la musique (« Over the rainbow » d’Harold Arlen restera la chanson préférée de Judy Garland et les chansons merveilleuses (récompensées par deux Oscars, les autres Oscars de cette année ayant été raflés par « Autant en emporte le vent »), les décors, la couleur…et Judy Garland. L’ensemble est tout simplement MAGNIFIQUE.
Il n’est pas étonnant que le film soit fortement ancré dans la culture populaire américaine, classé 10ème dans la liste des 100 chefs d’œuvre américains. Comme « la vie est belle » de Franck Capra (1946), qui n’a pas marché à sa sortie, c’est aujourd’hui une référence culturelle du cinéma bien comme il faut, une splendide féerie en plus.
Un film plus compliqué qu’il n’en a l’air
D’un peu plus près, les choses ne sont pas aussi simples. C’est un conte pour enfants, un parcours initiatique mais aux multiples références pour adultes.
On sort des schémas habituels, notamment dans la description des personnages souvent très touchants ; j’ai particulièrement aimé les scènes suivantes :
- l’Epouvantail démembré avec l’Homme en Fer blanc qui se lamente
- le Lion peureux essayant d’être menaçant
- le sort de la Sorcière de l’Ouest à la merci d’un seau d’eau.
- le Magicien d’Oz qui n’a pas de voix alors qui est celui qui doit montrer le chemin.
On sort du manichéisme ambiant et c’est finalement la petite fille qui prend le dessus et qui est contente de retrouver le Kansas, une fois qu’elle s’est confrontée à la faillibilité des adultes comme à celle d’un autre monde. On est revient au « on est mieux chez soi » ou « profite de ce que tu as autour de toi », mais non pas parce que l’on s’est perdu, mais parce que l’on a voyagé et que l’on en est revenu métamorphosé. C’est alors l’occasion de placer un petit couplet sur les vertus du voyage comme découverte de sa propre richesse et de celles qui nous environnent.
Ce fut également un film compliqué pour sa réalisation. La liste des « complications » pourrait être longue :
- 14 scenarii
- changements intempestifs de comédien (l’Epouvantail, devient l’Homme au Fer blanc) car allergique au maquillage, et de réalisateurs différents depuis Victor Fleming qui quitta la fin du tournage pour « Autant en emporte le vent » jusqu’à George Cukor, qui en quelques jours réussit à retirer la perruque blonde benête et le maquillage blafard de Judy Garland
- les contrastes des couleurs entre le sépia du Kansas et le technicolor du pays d’Oz, encore difficiles techniquement pour l’époque
- les premiers effets spéciaux (la tornade emportant la maison de Dorothy, la sorcière en train de fondre ou encore la tête du Magicien flottant dans les airs, les singes volants, etc) nécessitant ingéniosité et stratagèmes en tous genres.
Malgré toutes ces péripéties, le Magicien d’Oz est un pur bonheur à regarder avec ses enfants.
Ma scène culte :
Les ballets de Munchkins
Mes p’tits trucs à moi
Bien sûr on peut chanter les chansons en boucle, mais on peut aussi :
– repérer dans le film toutes les scènes où Judy Garland change de longueur de cheveux
– utiliser l’expression « Bande de Munchkins », préférable à bande de c….
– avant de s’endormir, jouer au jeu de « C’est qui ta Bonne fée du Nord à toi », « C’est qui ton palais d’Emeraude »
– citer 5 éponymes du cinéma en moins de trois minutes
– comme toutes les comédies musicales, possible de le montrer plusieurs fois, la première fois en français puis en anglais…d’autant que là, les sous-titres des chansons n’existent pas.
Si vous avez aimé, vous pouvez voir…
Les comédies musicales américains, dont Chantons sous la pluie de Stanley Donen (1952), “Une étoile est née” de Georges Cukor, “West Side Story » de Jérome Robbins et Robert Wise (1961) pour les plus grands.
Dans le registre « féérie pour enfants » : “Peau d’âne de Jacques Demy » (1970), « Les 5000 doigts du Dr T » de Roy Rowland (2001)