Le dernier samouraï

En 1876, le capitaine Nathan Algren vit avec les souvenirs des batailles sanglantes menées contre les Sioux. Fort de son expérience au combat, il devient conseiller militaire pour le compte de l’empereur japonais soucieux d’ouvrir son pays aux traditions et au commerce occidentaux et d’éradiquer l’ancienne caste guerrière des samouraïs. Mais ceux-ci influent sur le capitaine Algren, qui se trouve bientôt pris entre deux feux, au coeur d’une confrontation entre deux époques et deux mondes avec, pour le guider, son sens de l’honneur.18369417

 

Pays : Etats-Unis

Réalisateur : Edward Zwick

Année de sortie : 2004

Distribution : Ken Watanabe (Katsumoto), Tom Cruise (Nathan Algren), Masato Harada ( l’industriel et politicien Omura), Shichinosuke Nakamura (l’Empereur Meiji), Hiroyuki Sanada (Ujio), Timothy Spall (Simon Graham), Shin Koyamada (Nobutada), Billy Connolly(Zebulon Gant)…

Genre : historique, guerre

Durée : 2h27 mn

Age recommandé : à partir de 9-10 ans (à cause des scènes de guerre)

Public : plutôt garçons

Niveau de difficulté culturelle   (de 0 à 5) : 2, car certains passages attrayant à la vie des samouraïs sont un  peu philosophiques et c’est un peu long

Contexte historique : Japon de l’ère Meiji (années 1870)

 Principaux thèmes traités : honneur, civilisation, guerre, anciens et modernes, sacrifice, culpabilité, suicide, rédomption

 

Autant vous prévenir toute de suite….

Ce film a tout du film hollywoodien. Il faut s’y préparer psychologiquement et mentalement , au risque sinon de décrocher assez vite.

Si on est anti Tom Cruise, comme moi, cela tombe mal : il est omniprésent, sous toutes les coutures et en plus, il ne joue pas si mal. On ne peut donc pas complètement le détester. En revanche, l’acteur qui interprète le samouraï Katsumoto est fabuleux, et sans lui, comme le reconnaît le réalisateur, le film ne tenait pas une seconde….

Il y a de nombreux moments complètement neu-neu ; les caricatures sont nombreuses, les  raccourcis multiples et on échappe pas au discours ambiant manichéen et totalement moralisateur : les passages avec les enfants, les têtes à têtes entre deux types de guerriers qui se reconnaissent sur le champ de bataille, les méchants qui finissent par pleurer devant la mort du samouraï, l’empereur, retournant sa veste en permanence et qui finit par faire le bon choix…. Bref, en tant qu’adulte cinéphile légèrement snob, il faut s’accrocher.

C’est bien simple, les critiques ont été assassines dans le milieu bien pensant cinématographique. Je trouve néanmoins que cela a été un peu sévère, car le film a malgré tout quelques attraits ; prenez par exemple, la réalisation, les décors et les costumes ; c’est assez magnifique et on ne peut qu’être touché par l’esthétique du film.

 

Malgré tout, ce n’est pas sans intérêt pour les enfants

  • Il y a le Japon tout d’abord : cette culture fascinante, à la fois d’une brutalité, d’une complexité et d’une élégance sans nom. Je voulais que mes enfants sachent que ce pays existe, et sentent et découvrent ô combien il était différent du nôtre.

Il n’y a pas tant de films que cela, à la fois accessibles et pas trop ennuyeux, à leur montrer. Je ne pouvais attaquer avec du Kurosawa, et pour moi, les dessins animés de Hayao Miyazaki, aux nombreux mérites par ailleurs, ne suffisent pas.

Alors, il est vrai que la  rigueur historique n’est pas de mise, mais je trouve que néanmoins, ce film a été une bonne initiation.

Pour ma part, cela a été une première pierre sur la voie de la découverte du cinéma japonais, que je ne désespère pas de faire partager à mes enfants mais peut-être un peu plus tard…quand même.

  • Le thème essentiel du Bushido est au cœur du film, et convient parfaitement au mythe du chevalier chez nos petits

Sans vouloir faire un cours, il est utile de rappeler que le bushido, littéralement « la voie du guerrier », est  bien plus que le code des samouraïs, Il s’agit de la description d’un mode de vie, et d’une façon pour un guerrier d’atteindre la noblesse, sans pour autant avoir le droit de se conduire comme bon il lui semble. Il mettait cette discipline au service de l’empereur et devenait ainsi un guerrier imbattable.

  • La période fascinante de l’ère Meiji , fin pour le Japon du repli sur soi-même avec l’effondrement du système shogunal .

Le film est malgré tout une bonne illustration de cette éternelle lutte entre la modernité et les anciens, la querelle des Anciens et des Modernes…même si elle est un peu présentée comme le combat des méchants tuant bêtement contre les gentils faisant la guerre mais avec honneur.

  • Et enfin, le personnage du capitaine désabusé n’est pas inintéressante.

Tom Cruise est un des plus grands guerriers de l’époque, ayant reçu tous les honneurs, et pourtant il ne peut accepter les horreurs commises contre les indiens et tombe dans la déchéance le plus complète, à l’aide d’images peu flatteuses de l’armée yankee. C’est par une sorte de syndrôme de Stockholm, au contact de ses géoliers samouraïs, qu’il saura retrouver la sérénité, et c’est aussi ce tortueux cheminement qui nous est livré. Toute description de rédemption est bonne à prendre….

 

Mes p’tits trucs à moi 

  • pour la petite histoire : dans le village des samouraïs situé en vrai en Nouvelle-Zélande, 500 arbres ont été artificiellement plantés, chacun d’eux avec des branches amovibles pour chaque saison
  • le jeu des samouraïs du silence pour faire revenir un peu de calme…mais pour les plus petits….

 

Précautions à prendre 

Deux scènes de guerre particulièrement brutales et sanglantes

 

 Si vous avez aimé, vous pouvez voir

« Les sept samouraïs » de Kurosawa (mais pour des enfants plus grands)

Dans le registre « sens du sacrifice et de l’honneur: « Excalibur » de  John Boorman, « les 55 jours de Pekin » de Nicholas Ray (1963), « Spartacus » de Stanley Kubrick (1960).

Dans le registre « cinéma grand spectacle   » : « Danse avec les loups » de Kevin Costner (1990).

 

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