Lagaan (Once upon a time in India)

En 1893, sous l’occupation britannique, les habitants de Champaner, un village du centre de l’Inde, attendent la mousson avec impatience car les récoltes sont maigres.

Chaque année, le village doit s’acquitter du Lagaan, un impôt payé sur la récolte des céréales. Afin d’humilier les villageois, le chef de la garnison britannique locale veut doubler cet impôt alors qu’ils sont au bord de la famine.

Les villageois supplient alors le Maharaja d’intervenir auprès du capitaine afin qu’il revienne sur sa décision. Ayant un contentieux avec le jeune Bhuvan, l’officier propose alors un marché : si les Indiens battent les Britanniques au cours d’un match de cricket, ils seront exonérés du Lagaan pendant trois ans ; par contre, s’ils perdent, ils devront s’acquitter du triple impôt…

lagaan

Pays : Inde

Réalisateur : Ashutosh Gowariker

Année de sortie : 2001

Distribution : Aamir Khan (Bhuvan), Gracy Singh (Gauri), Rachel Shelley (Elizabeth Russell), Paul Blackthorne (Capitaine Andrew Russell), Suhasini Mulay (Yashodamai), Kulbhushan Kharbanda (Rajah Puran Singh), Raghuvir Yadav (Bhura), Rajendra Gupta (Mukhiya)…

Genre : historique, guerre

Durée : 3h40 mn (oui, c’es une somme !)

Age recommandé : à partir de 6-8 ans

Public : plutôt filles, mais aussi garçons

Niveau de difficulté culturelle   (de 0 à 5) : 2 car c’est un peu long et qu’il faut comprendre le contexte historique

Contexte historique : Les Indes de la fin du XIXème siècle, colonisées par les Britanniques sous le pouvoir factice des Maharaja.

 

 

Pour ceux qui ne connaissent pas les films Bollywood

 

On ne peut regarder un film comme Lagaan si on est pas un tant soit peu sensibilisé aux films Bollywood.

Bollywood, c’est l’équivalent de Hollywood mais en Inde, de prolifiques studios de Bombay à la tête de la première industrie cinématographique en nombre de films tournés.

Les films Bollywood , réalisés en Hindî et en ourdou, sont les films populaires du cinéma indien ; afin d’être compris par tous et de toucher le plus grand nombre, l’intrigue y est souvent faible, les dialogues peu développés, le recours à des « grosses ficelles » fréquent. C’est pourquoi le public occidental a parfois du mal à apprécier, d’autant que les durées de film excèdent plus de trois heures !

C’est également un cinéma pour rêver : il y a de la danse, des chants, de la féerie ainsi qu’une certaine candeur.

Il faut savoir que dans les salles obscures indiennes, les séances sont l’occasion pour les indiens de partager un moment en famille avec amis et voisins, de chanter et de siffler quand le méchant apparaît…une somme de guignol pour tous en somme, un vrai lieu social ….

Il faut donc arriver à rentrer dans ces types de films ; les petits n’auront aucune difficulté et en ressortent souvent émerveillés ; ne serait-ce que pour cela vaut largement la peine…

 

 

Pas n’importe quel film bollywood

 Lagaan n’est pas le film Bollywood de base, et c’est ce qu’il explique qu’il ait facilement été accepté en Occident et même nominé aux Oscars.

C’est déjà un film à connotation historique, celui de l’Inde de la fin du XIXème, à l’époque des colons britanniques répresseurs et des Marahdjahs impotents.

Le message central du film n’est pas sans rappeler ce très beau film Gandhi: il est possible de l’emporter sans la violence ; ici ce n’est pas la non-violence, mais la partie de cricket, jeu favori des anglais, comme une manière de les prendre sur leur propre terrain.

Il y a également, au-delà de la présence du héros Buhvan, qui incarne à la fois valeur, tradition et patriotisme, l’apparition de personnages de caste ou de religion différente, qui rejoignent peu à peu l’équipe de cricket indienne. Ainsi pour défendre sa terre, un hindou et un musulman peuvent se battre ensemble, un brahmin et un dalit peuvent se toucher.Ce n’est que par l’unité entre ces différentes populations qui constituent l’Inde que l’équipe peut gagner et plus allégoriquement que l’Inde peu exister.

La démonstration de l’intérêt de montrer ce film d’un point de vue historique n’est plus à faire ; il en est de même pour le film le dernier samouraï, dans une version toute  hollywoodienne cette fois-ci, qui nous présentait l’arrivée de l’influence étrangère au japon sous l’ère Meiji.

 Le réalisateur Ashutosh Gowariker se dit lui-même s’être inspiré d’Astérix et de son village gaulois en résistance face aux Romains . Dans certains personnages, il a même souhaité retrouver le druide, le forgeron, le potier…Une sorte d’Astérix à l’indienne, en quelque sorte.

A ceci s’ajoute une ambiance féérique, des chorégraphies et surtout une bande originale magnifique ; les chansons des dessins animés de Walt Disney font pâle figure à côté…

Alors que demander de plus ? Courrez-y vite, surtout si vous avez des filles !

 

Mes p’tits trucs à moi 

– une alternative aux chansons en boucle de Walt Disney

– pour les plus grands, apprentissage de se laisser aller à la féérie tout en connaissant la fin, cela fait du bien de rêver un peu ensemble et de vivre finalement des choses simples…

 

Précautions à prendre 

Le film est très long, notamment lors de la partie de cricket finale. Il peut être utile de couper certaines scènes sans risquer de perdre le fil de l’histoire. Vous gagnerez une bonne demi-heure.

 

Si vous avez aimé, vous pouvez voir :

 

Dans le registre « affaires de sport » : « Le ballon d’or » de Cheik Doukoure (1994),  pour plus grands « Rocky » de John G. Avildsen, « Coup de tête » de Jean-Jacques Annaud (1979), « Invictus » de Cllint Eastwood ( 2009)

 

Dans le registre « comédies musicales » : « Peau d’âne » de Jacques Demy (1970), Lagaan d’Ashutosh Gowariker (2001), « La mélodie du bonheur » de Robert Wise (1964), «  Les demoiselles de rochefort » de Jacques Demy (1966), West side story de Robert Wise (1960) , Grease de Randal Kleiser (1978) ;  « Kuch Kuch Hota Hai » De Karan Johar (1998)

 

Principaux thèmes traités : honneur, colonisation, sport, mission impossible, comédie musicale, culture

 

 

 

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