La vie de Gandhi et l’accès de l’Inde à l’indépendance. Tout simplement !

Pays : Americano-Britannique
Réalisateur : Richard Attenborough
Année de sortie : 1982
Distribution : Ben Kingsley (Mohandas K. Gandhi), Candice Bergen (Margaret Bourke-White), Edward Fox (le général Dyer), John Gielgud (Lord Irwin), Viceroy (Edward F.L. Wood), Trevor Howard (le juge Broomfield), John Mills (Lord Chelmsford), Viceroy (F.J.N. Thesiger)
Genre : Drame historique
Durée : 3h03 (ouf !)
Age recommandé : à partir de 11-12 ans
Public : tous
Niveau de difficulté culturelle (de 0 à 5) : 3, le film demandera peut-être quelques arrêts sur image pour expliquer certains faits historiques peu connus des enfants.
Contexte historique : L’Inde de 1893 à 1948
Principaux thèmes traités : Idéologies, croyances, vie en société, individu, identité, altérité, racisme / non-violence, Inde, destin, décolonisation
Précautions à prendre
C’est très long, mais difficile de couper. A voir probablement en deux fois.
Du grand spectacle
Il y aurait mille choses à dire sur ce film, bien évidemment sur le personnage historique dont il s’inspire mais aussi sur le film lui-même. Mille choses certes, mais qui sembleront relativement fades face au spectacle lui-même. Nous ne serons donc ici relativement brefs.
Saluons tout d’abord les performances cinématographiques. Richard Attenborough mit près 20 ans pour faire ce film ; il fut ruiné deux fois et a dû accepter des rôles dans des mauvais films. Le film fut finalement récompensé par 8 oscars. Une belle leçon de persévérance !
Cette reconstitution – longue – parfaite qui utilise même les lieux de l’action réelle (la scène de l’assassinat de Gandhi, à l’endroit même du vrai assassinat en 1948) n’a pas souffert à ma connaissance de nombreuses critiques, même en Inde, où l’aura de Gandhi a été proche de celle d’un prophète et qui aurait pu mal accueillir un film à moitié anglais sur un tel sujet. Ben Kingsley, lui-même originaire du même État où est né le Mahatma Gandhi, est magnifique et incarne parfaitement le rôle en toute sobriété et sensibilité. Les scènes de rassemblement ou parfois de massacres sont réellement impressionnantes et parfois un peu éprouvantes. Au contraire de films dans lesquels les foules sont reproduites par des moyens numériques, la scène des funérailles a rassemblé près de 300 000 dont 200 000 bénévoles . Ca c’est du cinéma !
De la non-violence pour faire la guerre
Je ne peux pas croire qu’un enfant puisse être indifférent à l’histoire de Gandhi et de son pays.
Figure charismatique, symbole des grands principes de justice, de liberté, de paix, c’est un des plus beaux héros qui soient. Bien sûr, il n’y a pas beaucoup de combats corps à corps, ni de mitraillettes haletantes, mais le suspens est là et l’arme psychologique de la non-violence est tout aussi redoutable. Personnellement, la scène en Afrique du Sud où les indiens s’allongent par terre au risque de se faire piétiner par les chevaux m’a totalement angoissée.
Quel bonheur de voir devant soi évoluer une vraie et belle « grande âme », Mahatma. C’est le triomphe du collectif sur l’individuel, de la grandeur sur la mesquinerie, du courage sur la couardise, de la tolérance sur le rejet de l’autre et surtout du très beau concept de non-violence et de désobéissance civile. « An eye for an eye only ends up making the whole world blind »….
De tout le vingtième siècle, Gandhi est probablement celui qui a le plus marqué positivement notre monde. Personne d’autre que lui n’aurait osé penser conquérir un pays sans même se battre. Non seulement il ne se battait pas mais il endurait les coups. Il finit par restaurer la dignité du peuple indien et à changer les attitudes envers les femmes, même si le prix à payer en a été la partition de l’Inde et du Pakistan.
C’est également une bonne introduction à l’histoire de l’Inde, et à partir de la deuxième moitié du film, on rentre dans une période politique violente dont le pays peine à se sortir encore aujourd’hui et où la tension avec le voisin pakistanais ne cesse de croître. On sent également dans ce film l’importance du phénomène démographique : Il y avait en Inde en 1948, 350 millions d’Indiens ; ils sont aujourd’hui plus de 1,1 milliards et ils vont faire un malheur !
La scène culte :
la scène de l’enterrement de Gandhi impressionnante, où le spectateur en quelques secondes mesure l’aura du leader et le retentissement de son action.
Mes p’tits trucs à moi
- Un « Mahatma » est décerné pour toute belle action. Au bout de cinq, une surprise ! C’est mieux qu’une image…
- La non-violence est –elle encore possible aujourd’hui ?
- Le signe des mains, en guise de rappel au calme ou de remerciement et de gratitude.
Dans le registre « grands hommes de ce monde » : « Cléopatre » de J.L Manckiewicz (1960),
« Le dernier empereur” de Bernardo Bertolucci (1987), “Laurence d’Arabie” de David Lean (1962), “Amadeus” de Milos Forman (1984),
Dans le registre « A la decouverte d’une des « BRIC »
Tous les films de Bollywood (voir la fiche de Kuch Kuch Hota Hai De Karan Johar (1998)), “Slumdog Millionaire” de Danny Boyle (2009)