En pleine guerre de Corée, trois jeunes chirurgiens militaires, allergiques à toute forme d’autorité, antimilitaristes, noceurs, aimant avant tout l’alcool et les femmes, sèment la pagaille dans leur hôpital militaire américain mobile et font souffler un vent de folie subversive.

Pays : Etats-Unis
Réalisateur : Robert Altman
Année de sortie : (1970)
Distribution : Donald Sutherland (Capitaine Benjamin Franklin « Hawkeye » (Œil de lynx)) Pierce, Elliott Gould (Capitaine John Francis Xavier « Trapper John » McIntyre, chirurgien chef), Tom Skerritt (Capitaine Augustus Bedford « Duke » Forrest), Sally Kellerman (Infirmière en chef Margaret « Hot Lips » (Lèvres en feu ) O’Houlihan), Robert Duvall (Major Franck Burns), Jo Ann Pflug (Lieutenant « Hot Dish » (Gros qui tache))…
Genre : Comédie satirique
Durée : 116 minutes
Age recommandé : à partir de 12 ans
Public : évitez les « prudes »
Niveau de difficulté culturelle (de 0 à 5) : pas de difficulté
Contexte historique : La Guerre de Corée entre 1950 et 1953
Précautions à prendre Dialogues cyniques et crus, une ou deux scènes « hot » (minutage), du sang pendant les interventions chirurgicales , mais à partir de 12 ans, cela passe…de mon point de vue
Un film politique a l’humour ravageur
MASH a incontestablement marqué toute une génération un an avant « Orange mécanique » de Stanley Kubrick. Pas étonnant qu’il reçoive la palme d’or au Festival de Cannes qui aime bien les films contestateurs. Il est 56ème du top 100 films de l’American Film Institute.
C’est un film engagé : même si le film se déroule lors de la guerre de Corée à la demande des studios Fox, c’est bien évidemment la guerre du Vietnam qui est visée. Le réalisateur, le génial Robert Altman travaillait beaucoup en cachette et faisait croire qu’il faisait un film patriotique.
Tout au long du film, la guerre est tournée en dérision ; les deux malheureux coups de feu qui sont tirés pendant le film sont ceux des arbitres durant un match de football américain…les acteurs tous presque inconnus mis à part Donald Sutherland et Elliott Gould ; ils sont toujours à moitié débraillés et n’ont de cesse de rigoler et faire des blagues d’un cynisme effroyable. Le mythe du héros guerrier est ici réduit en un vulgaire médecin presque obsédé sexuel.
Le scénario est pratiquement absent, il n’y a ni début ni fin de film ; les scènes d’improvisation sont nombreuses et le tournage paraît complètement rocambolesque ; peu importe ; ce qui prévaut est de donner une image de vaste « bazar » de ces « Mobile Army Surgical Hospital ». A noter toutefois, la magnifique bande originale « Suicide is painless » dont les paroles ont été écrites par le fils du réalisateur, Mike Altman, âgé de 14 ans et semble avoir gagné plus d’argent que le père avec le film, car la chanson a été reprise dans les séries télévisées et a été un des plus gros succès dans le genre .
« Lorsque je vois flotter un drapeau américain, je rigole», dit le réalisateur Robert Altman qui a toujours été irrévérencieux sur le sujet à l’égard de son pays. Avec MASH, il s’impose comme le père spirituel du film indépendant et anti-militariste.. Bizzarre, on dit que le film aurait été interdit dans les cinémas militaires.
L’humour pour supporter la terreur
On ne peut montrer ce film trop tôt à ses enfants. Au-delà de scènes qui peuvent être choquantes, cela dépendra de leur maturité mais aussi du type d’humour auquel ils sont habitués.
C’est définitivement un humour terriblement corrosif, mais on rigole vraiment.
Ici l’humour est réquisitionné pour arriver à accepter l’inacceptable, à vivre au milieu de la barbarie. Ce ne sont pas que des lourdauds cyniques et froids ; on finit par comprendre que c’est leur unique porte de sortie et que quiconque plongé dans une telle situation pourrait agir de même. La guerre, la maladie, la souffrance sont des choses tellement abominables que l’on n’arrive à en rire pour pouvoir l’affronter.
C’est ce que vivent nos médecins, nos infirmières et toute autre personne confrontée en permanence à ce type de quotidien et ce film pourra peut-être nous aider à mieux comprendre certaines de leurs ou de nos réactions.
On peut ainsi rire de tout….ou presque….il faut ensuite être capable de ne pas aller trop loin, ce serait trop simple.
Mes trucs à moi
« Hot lips» pour désigner une bimbo à l’allure provocante
Ma scène culte La scène de la douche, fabuleuse…
Si vous avez aimé, vous pouvez voir…
« Good morning Vietnam » de Barry Levinson
Dans le registre « bandes de copains qui s’éclatent »: « Good Morning England » de Richard Curtis (2009), « Mes chers amis » de Mario Monicelli (1975),
Principaux thèmes traités : guerre, dérision, mouvement anti-guerre,Corée