Le dernier empereur

En 1908, sur l’ordre de l’impératrice douairière de Chine Cixi sur le point de mourir, Pu Yi, un enfant de 3 ans, est enlevé à sa mère afin de devenir empereur. Mais 3 ans après son accession au trône, la république est proclamée. Pu Yi est autorisé à conserver son titre qui n’est désormais plus qu’un symbole, mais est condamné à demeurer dans la Cité interdite, où il va grandir, entouré de ses courtisans, en ignorant tout du monde extérieur. Les Japonais le placeront comme empereur du Mandchoukouo. Il sera rééduqué pendant le régime maoïste. Après 10 ans d’internement il sera libéré et deviendra, jusqu’à sa mort, jardinier de la ville de Pékin.

 le_dernier_empereur

Pays : Italo-Britannique

Réalisateur : Bernardo Bertolucci

Année de sortie : 1987

 

Distribution : John Lone (Pu Yi), Joan Chen (Wang Jung), Peter O’Toole (Reginald Johnston), Ying Ruocheng (Le gouverneur), Victor Wong (Chen Pao Shen), Dennis Dun (Big Li), Ryuichi Sakamoto (Amakas)

 

Genre : Drame historique

Durée : 2h45 (ouf !)

Age recommandé : à partir de 12 ans

Public : tous

Niveau de difficulté culturelle   (de 0 à 5) : 3, le film demandera peut-être quelques arrêts sur image pour expliquer certains faits historiques peu connus des enfants, notamment les relations sino-japonaises.

Contexte historique : La Chine de 1908 jusqu’à la révolution culturelle

 

Précautions à prendre

Il y a certaines scènes de drogue ou de folie avec la femme de Pu Yi qui peuvent être choquantes

 

 

 

Un vraie super production  et même pas américaine

Une des raisons qui m’ont fait retenir ce film est liée à son intérêt culturel bien évidemment mais également à son esthétisme. Aucun film historique ne m’a jamais autant captivé et surtout ému sur un plan esthétique.

Ici, Bertolucci balaie 60 ans d’histoire de la Chine, mais il filme d’une main de maître et avec une précision exceptionnelle. Les différents tableaux présentés lors de flashbacks successifs sont magnifiques, agrémentés d’une bande originale particulièrement soignée.

Le Dernier empereur est le premier long métrage autorisé à filmer dans la Cité Interdite et pour cette superproduction européenne indépendante, Bertolucci a mis le paquet : 9000 figurants furent nécessaires au tournage du film.
Le coiffeur du film importa plus d’un kilo de cheveux pour fabriquer les perruques très élaborées de la Cour impériale. Pour la scène du couronnement, son équipe entraîna une cinquantaine de personnes pendant dix jours afin qu’elle puissent poser les perruques sur la tête des 200 figurants en moins de deux heures. Les Lamas bouddhistes qui apparaissent dans le film ne peuvent pas être touchés par une femme. On employa donc une équipe masculine supplémentaire pour les habiller durant le tournage….Goscinny lui-même, qui avait l’habitude de dénombrer le nombre de crayons et de gommes nécessaires à la réalisation d’un épidode d’Astérix et Obelix  n’en serait pas revenu.

Au final, le film a remporté en 1988 les 9 Oscars des catégories dans lesquelles il concourait : un sans faute !

 

Un enfant a la recherche de son identité

 Bien évidemment nous sommes dans un contexte tout à fait particulier, celui de l’histoire de la Chine particulièrement tumultueuse et impressionnante pour les occidentaux que nous sommes.

Mais ce que j’ai voulu montrer également aux enfants, c’est toute la recherche d’identité d’un petit garçon, qui même empereur a eu du mal à trouver son identité.

Pu Yi a beau être considéré dans son enfance comme un demi-dieu, il n’en pas pour autant été séparé violemment de sa mère puis de sa nourrice. Les seuls hommes qui l’entourent sont des enuques étranges et pas si bien intentionnés. C’est toute sa construction en tant qu’adulte qui en sera par la suite fortement altérée. Au moment où bien plus tard, il croit accéder enfin à des responsabilités à la tête de l’empire du Mandchoukuo, il se rend compte qu’il n’a été qu’une marionnette dans les mains des Japonais. C’est finalement lorsqu’il est en centre de rééducation, que le directeur du pénitencier dans une approche presque psychanalytique, l’oblige à réévoquer son passé pour l’aider à devenir un individu autonome et responsable, libéré du fardeau du destin de Dieu vivant. Il finira par revenir à la Cité interdite, libérant lui-même le criquet qu’il y avait caché.

En termes de messages, tout est bon à prendre ici : la vie de l’intérieur de l’enfant a priori le plus heureux du monde, le difficile retour à la réalité après une période de faste, le renversement rapide des situations, le basculement dans le camp adverse….Autant de thèmes facilement répliquables.

Il faudra juste peut-être ne pas insister sur la description des enfants de la Révolution Culturelle, prenant le pouvoir et tyrannisant les adultes rétifs à l’idéologie ambiante…. Encore un coup pour notre autorité !

 

La scène culte : Les premières scènes du film de l’enfance de Pu Yi dans la Cité interdite

Mes p’tits trucs à moi   

  • Et toi, tu aurais accepté devenir empereur du madchoukuo ?
  • Cela te dirait d’être empereur à son âge ?
  • Si tu n’es pas sage, j’appelle les eunuques avec leurs petites boîtes

 

Si vous avez aimé, vous pouvez voir…

“1900” de Bernardo Bertolucci (1976), “Un thé au sahara” de Bernardo Bertolucci (1990)

« Little Budha » de Bernardo Bertolucci (1993)

Dans le registre « grands hommes de ce monde » : Cléopatre de J.L Manckiewicz (1960),

« Gandhi” de Richard Attenborough (1982), “Laurence d’Arabie” de David Lean (1962), “Amadeus” de Milos Forman (1984),

Principaux thèmes traités : pouvoir, grandeur et décadence, histoire de la Chine, destinée, collaborationnisme, idéologie, rééducation, enfance

 

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