Le cheval venu de la mer

Papa Reilly est un traveller, un nomade irlandais qui décide de se sédentariser dans la banlieue de Dublin au décès de sa femme. Alcoolique, il vit dans une grande pauvreté avec ses deux fils, Ossie et Tito. Un jour, Ward, son beau-père arrive, accompagné d’ un cheval blanc Les enfants, dont un est gravement malade, et le cheval deviennent amis. Ils décident de l’héberger dans l’appartement. À cause d’un policier véreux, le cheval est enlevé au profit d’un propriétaire de haras. Les enfants le libèrent, s’enfuient avec lui et traversent ainsi tout le pays….20094565-jpg-c_215_290_x-f_jpg-q_x-xxyxx

Pays : Irlande

Réalisateur : Mike Newell

Année de sortie : 1994

Distribution : Gabriel Byrne (Papa Reilly), Ellen Barkin (Kathleen), Ciarán Fitzgerald ( Ossie), Rúaidhrí Conroy (Tito)

Genre : Comédie dramatique

Durée : 100 minutes

Age recommandé : à partir de 7-8 ans

Public : tous

Niveau de difficulté culturelle   (de 0 à 5) : 3, parce que l’on passe sans arrêt de la réalité à l’imaginaire, ce qui rend plus difficile la compréhension des faits, notamment pour les plus petits

Contexte historique : L’Irlande des années 80

Précautions à prendre

Si l’histoire est très belle, le contexte général est assez sombre. Des scènes montrant le cheval pourchassé ou évoquant la mort de la mère peuvent éventuellement choquer les âmes sensibles ou les plus jeunes. A voir par les parents avant peut-être…mais rien de plus grave que dans Bambi

 

Un conte intiatique pour enfants avant tout

Ce film foisonne de thèmes abordés et réunit plusieurs genres – conte fantastique, document social, film pour enfants, western irlandais.

Il a tout le charme des films irlandais, le réalisme et le sinistre en moins (voir certains films de Ken Loach) mais avec toute la poésie qui les caractérise.

C’est bien évidemment la part de conte fantastique qui paraît d’emblée la plus riche à montrer aux enfants. Tous les ingrédients sont ici réunis :

  • nous plongeons très rapidement dans leur monde, avec une peinture des adultes bien peu flatteuse, voire proche de la caricature (assemblée de locataires, police…)
  • c’est un film essentiellement sur la quête d’un enfant à la recherche de son passé, de sa mère décédée trop jeune et de son père à la dérive depuis la perte de sa femme
  • c’est l’histoire de deux frères partis en cavalcade, se croyant devenus des héros de western partis à la conquête de l’Ouest (d’où le titre original du film et du livre « Into the West »).
  • c’est l’histoire de la rencontre d’un enfant et d’un cheval magique – on ne pourra s’empêcher de penser à Crin blanc – aux pouvoirs surnaturels et mystiques.

Non là, vraiment, je ne vois pas comment un enfant ne pourrait être captivé et touché. Le seul risque est qu’il soit effrayé par certaines scènes trop dures ou trop tristes…et là encore, ils nous surprennent toujours à ne pas être sensibles aux mêmes scènes.

 

Des histoires de grands accessibles aux enfants

« Le cheval venu de la mer » décrit parallèlement la quête du père, qui doit retrouver sa dignité perdue dans l’alcool, tout en se libérant de la culpabilité du décès de sa femme et accepter sa mort. Il va ainsi parcourir le chemin permettant de  retrouver ses enfants et reconstruire sa propre image perdue pour retrouver le nomadisme.

La mise en parallèle du parcours de l’enfant et de l’adulte, peut amener les enfants à comprendre que les adultes, eux-aussi ont leur propre cheminement et élargir leur regard au-delà de leur petit monde protégé. Ne nous méprenons pas : il ne s’agit pas de les plonger dans nos questionnements d’adultes, mais simplement de leur laisser imaginer qu’également, tout à côté d’eux, se jouent aussi d’autres aventures….

L’immersion dans le monde des nomades irlandais, les Tinkers, tsiganes celtes, apportent également une perspective nouvelle pour chacun des petits occidentaux que nous élevons. Leur refus de la propriété et de l’attachement à la terre, l’importance de la culture orale incarnée par le personnage du grand-père font aujourd’hui d’eux des marginaux. Pour autant, ce film est l’occasion de découvrir leur mode de vie et je l’espère de respecter leurs choix.

Enfin, comment ne pas évoquer la façon dont chacun vit la mort d’un proche. Le film illustre bien le cheminement de chacun nécessaire à sa période de deuil. Bien évidemment, c’est un peu complexe à expliquer, mais cela montre en tous cas, et ce de façon allégorique , que cela n’est pas si simple que cela, grand comme petit….

Bref, un must pour les enfants, également pour les parents à condition d’être un peu indulgent sur certaines caricatures et images d’happy end peut-être un peu trop chargées.

 

Mes trucs à moi                                                                                               

  • on en revient toujours à la même chose : il existe d’autres mondes, d’autres vies que les nôtres ; celle des gitans est à ce titre exemplaire d’un monde sans console de jeux et remplie de poésie
  • au moment de s’endormir, l’évocation d’un cheval magique débarquant pour aider à surmonter une angoisse ou une difficulté, peut éventuellement apaiser les esprits….

 

Ma scène culte : la scène du cheval et de la mer

 

Si vous avez aimé, vous pouvez voir…de Mike Newell

“ Quatre mariages et un enterrement “ (1994), mais plutôt pour les parents

Dans le registre « histoire d’enfant et de cheval » : « l’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux » de Robert Redford (1998) « Crin blanc » d’Albert Lamorisse 1953, « Zaïna, cavalière de l’Atlas » de Bourlem Guerdjou (2005)

 

Principaux thèmes traités : nomadisme, gitans, alcoolisme, fratrie, paternité, précarité, marginalité, chevaux

Laisser un commentaire