Dans son village de Guinée, Bandian rêve de devenir un grand joueur de football. Il croit en son étoile : le sorcier n’a-t-il pas déclaré à sa naissance qu’il est un élu des Dieux ? Malgré toutes les difficultés qu’il rencontre, en particulier avec la seconde épouse de son père et les Anciens du village, le destin lui sourit quand un Médecin sans Frontière, lui offre un jour un vrai ballon en cuir…
Pays : France, Guinée
Réalisateur : Cheik Doukouré
Année de sortie : 1994
Distribution : Aboubacar Sidiki Soumah (Bandian), Habib Hamoud (Bachir), Salif Keïta (Karim), Agnès Soral (Isabella), Mariam Kaba (Fanta), Aboucabar Koita (Boulba).
Genre : comédie dramatique
Durée : 90 minutes
Age recommandé : à partir de 6 ans
Public : spécialement pour amateurs de foot, mais tous aimeront
Niveau de difficulté culturelle (de 0 à 5) : 1, pour ne pas mettre 0
Contexte historique : l’Afrique contemporaine
Précautions à prendre :Aucune
La passion du foot
Quelle belle histoire à voir et montrer que celle d’un petit africain de la brousse qui avec du talent et à force de détermination devient une star internationale du football. Un vrai conte de fée moderne !
Inspiré de la vie de Salif Keita (qui joue dans le film le rôle de l’entraineur), premier ballon d’or africain en 1970, ce film est bien traité avec un mélange d’innocence, de fraicheur et d’humour, même si certains clichés n’ont pu être évités. Tout cela, au rythme d’images de dribbles et de passes très belles, même pour une récalcitrante du foot.
Le parcours de Bandian est exemplaire et nous donne quelques leçons de persévérance et de combativité. Cela commence par une balle de chiffon sur une place de village et cela finit dans le club mythique de Saint-Etienne. Il est vrai que la Providence a un peu joué, car sans Mme Aspirine, une sorte de fée finalement, (la bien-nommée, à la fois médecin humanitaire et blanche), il n’aurait jamais pu acheter son vrai ballon en cuir, équivalent de 522,87 jours de transport de charettes de bois pour Bandian. Ambiance…Il y a aussi d’autres personnages qui donnent quelques coups de pouce, à commencer par un nain débrouillard qui le prend sous sa coupe et un marchand à moitié truand, mais au final, c’est quand même par son aplomb qu’il passe les différentes épreuves imposées. A noter, que cette confiance va parfois un peu loin, à tel point que le petit « turbo de Manoko » n’est pas sélectionné pour le match national des jeunes espoirs au motif qu’il se prend pour une « vedette ». Mais tout finit par s’arranger, et après mult culbutes, il part finalement pour la France et en passant la douane, Bandian du haut de ses douze ans, déclare avec aplomb qu’il est footballeur et qu’il a seize ans. J’adore ! Pendant que se déroule le générique de fin, on entend une chanson du rappeur MC Solaar – « La hantise du portier », sur le football et l’Afrique. Pas mal…
L’avantage dans ce film, c’est que les messages sont tous là : en partant de rien, on peut arriver à tout… il faut toujours croire en soi et faire confiance à ses talents, il ne faut pas pour autant se prendre au sérieux… Il nous épargne de bonnes leçons de morale, qui parfois nous font un peu froid dans le dos…
La passion de l’Afrique
La forte note exotique n’est pas étrangère au charme du film et à l’intérêt qu’il présente pour les enfants. On est loin des grandes productions américaines, et cela fait tellement de bien. On a l’impression de voyager , voire de partir sur une autre planète….
Même en tant qu’adultes, on est surpris ; on se rend notamment compte tout à tour que :
– les coutumes ancestrales sont encore très présentes, même pour les citadins épris de modernité et la place des Anciens est très respectée
– l’Europe est un véritable Eldorado pour des millions de petits africains et que Jean-Pierre Papin est un mythe
– la pauvreté bien sûr et le faible niveau de développement
– les Blancs en Afrique aux voyants bijoux, toujours à la limite du trafic ou en missionnaires des temps modernes.
Mais pour autant, le film est bourré d’optimisme sur ce continent, grâce à sa jeunesse notamment. Tout est dit dans un simple sourire de Bandian, le p’tit bonhomme, trottinant toujours derrière son ballon.
Ma scène culte : La scène du « pylone », où Bandian intercepte et kidnappe la balle en plein match national.
Mes p’tits trucs à moi
- Repérer dans le film les mots qui n’ont pas la même signification en français et en africain (fromager, sucrerie…)
- Evoquer grâce à ce film ce continent si souvent oublié….
Si vous avez aimé, vous pouvez voir…
“Billy Elliott” de Stephen Daldry (1999), “Va, vis et deviens » de Radu Mahaileanu (2004) »
Dans le registre « mais comment ils vivent les autres ? » : « Les dieux sont tombés sur la tête » de Jamie Uys (1983), « L’histoire du chameau qui pleure » de Byambasuren Davaa (2002).
Principaux thèmes traités : sport, réussite, compétition, Afrique, développement, destin, tradition, modernité