L’histoire du chameau qui pleure

C’est l’été en Mongolie. Une famille de nomades aide les chamelles du troupeau à mettre bas. L’une d’elles y parvient difficilement.

Dès la naissance, elle se désintéresse de son bébé et lui refuse son lait. La tradition veut qu’on fasse venir un violoniste pour émouvoir la chamelle et la réconcilier avec son bébé chameau…

Pays : Allemand, Mongol18381576

Réalisateur : Byambasuren Davaa et Luigi Falorni

Année de sortie : 2004

Genre : Comédie dramatique

Durée : 1h30

Age recommandé : à partir de 6 ans

Public : filles comme garçons

Niveau de difficulté culturelle   (de 0 à 5) : 3, car le rythme du film est assez lent et l’environnement culturel inconnu

Contexte historique : Mongolie contemporaine

 

C’est d’ une toute autre vie dont il s’agit….

A une époque où bon nombre de nos enfants – en tous cas pour les citadins –  ne font pas la différence entre un bouc et une brebis ou dessinent un poisson pané pour un poisson, les films permettant de découvrir la vie animale, remportent en général un vif succès, notamment auprès des filles. A fortiori, si ces films mettent en scène des enfants avec ces animaux

On connaît Crin-blanc (voir plus loin) qui a fait couler un paquet de larmes, voire E.T de Steven Spielberg, on connaît moins « l’histoire du chameau qui pleure ».

Ici, ce n’est pas la Camargue, c’est le désert de Gobi. Au milieu de plans majestueux et lumières magiques, une  famille de nomades, rassemblés dans trois yourtes est filmée au jour le jour. Dans ce documentaire narratif, la majorité des scènes sont authentiques.

Pour nos petits occidentaux, c’est une ode à la vie simple et authentique, loin du matérialisme omniprésent :

– les chameaux constituent la seule richesse des habitants et leur permettent de vivre pratiquement en autonomie. Dans le désert, la fortune de chacun est estimée en fonction du nombre de chameaux qu’il possède.

– ils n’ont pas grand chose et pourtant, ils n’ont pas l’air beaucoup plus malheureux que nous. Le climat est aride, les conditions de vie sont rudes, la vie est rythmée autour des repas et de l’entretien des bêtes, les activités sont réduites, et pourtant les visages sont souriants et les rapports plein d’humanité. Bref, on revient aux fondamentaux et cela nous fait, petits comme grands, un bien fou, fou, fou.

 

C’est aussi un endroit plein de dépaysement, de magie et d’imaginaire:

– les chameaux ont bien deux bosses, mais ils ont les poils aussi longs que le père-noël a une barbe. En plus, le grand-père explique en début de film qu’ils se seraient fait piqués leurs bois par des cerfs qui ne leur auraient jamais rendus. C’est pourquoi ils guetteraient sans cesse l’horizon pour voir si un cerf ne passerait pas par hasard le bout de son nez.

– démunis devant l’abandon du bébé chameau par la chamelle, ils vont en ville trouver un violoniste, en costume traditionnel dans le but d’émouvoir par la musique la chamelle et de permettre la réconciliation entre la mère et l’enfant.

 

Mais au fond, est-ce une vie si différente….

Au-delà des apparences, on ne peut s’empêcher de se sentir très proches des personnages. Il s’agit bien de la même humanité, des mêmes besoins, et mêmes sentiments. Les enfants, comme tout enfant, réclament à corps et à cris la télé – et l’obtiennent – tandis que les scènes de famille ressemblent étrangement à bon nombre de tableaux familiaux occidentaux.

Et puis surtout , le principal message est on ne peut plus universel : nul ne peut grandir sans amour. Le bébé chameau rejeté par sa mère refuse de s’alimenter, parce que précisément, il lui manque l’essentiel, non le lait, mais l’amour d’une mère. Il revit alors lorsqu’il retrouve le sein de sa mère.

Et c’est ce sur quoi les enfants restent : une émotion d’une tendresse infinie pour les bêtes et surtout le sentiment réconfortant de retrouver sa maman. Pour leur part, les parents pleurent..

 

Mes p’tits trucs à moi 

  • « les petits mongols » du film pas si mongols, illustrent parfaitement l’adage « l’habit ne fait le moine ». Cela marche à coup sûr si jamais un enfant fait une remarque sur un enfant à partir des apparences et des signes extérieurs…du style « il a l’air d’un plouc celui-là »…
  • Et bien évidemment, il y a la musique . La musique peut tout, permet de faire passer des choses que l’on arrive pas à exprimer, que l’on n’arrive pas à résoudre. La musique est un autre langage, une amie sur laquelle compter… même les animaux n’y résistent pas …

 

Précautions à prendre 

Prévenir que l’on met un peu de temps à se plonger dans l’histoire, mais que cela vaut le coup d’attendre de s’acclimater…

 

Si vous avez aimé, vous pouvez voir…

Nanouk l’esquimau de Robert J. Flaherty (1922), « Crin blanc » d’Albert Lamorisse (1953) , l’Ours de Jean-Jacques Annaud (1988)

 

Dans le registre « étranges mais  pourtant ils vivent très bien   » : Les dieux sont tombés sur la tête  de James Uys (1980), « Le ballon d’or » de Cheik Doukoure (1994), E.T de Steven Spielberg (1982)

 

 

Principaux thèmes traités:
maternité, modernité, tradition, musique, vie collective, famille, vie animalière, universalité

 

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