Dans une tribu isolée de Bochimans du Kalahari, sans contact avec la « civilisation », se produit un miracle : un objet extraordinaire, une bouteille de Coca-Cola, est tombée du ciel. Un cadeau des dieux pour ce peuple sympathique où l’on partage tout. Oui mais…
Cette vulgaire consigne du célèbre soda, qu’un aviateur a jetée par-dessus bord, est si utile que tout le monde en a besoin en même temps. La belle entente d’autrefois fait place à des querelles incessantes.Le conseil se réunit et décide que Xhixho ira au bout du monde pour rendre aux dieux leur cadeau empoisonné…
Pays : Afrique du Sud
Réalisateur : Jamie Uys
Année de sortie : 1983
Distribution : Marius Weyers (Andrew Steyn), Sandra Prinsloo (Kate Thompson), N!xau (Xixo), Louw Verwey (Sam Boga), Michael Thys (Mpudi), Nic De Jager (Jack Hind)
Genre : Comédie
Public: A partir de 7-8 ans
Durée : 1h44
Qui aurait pu deviner que ce film à petits moyens, réalisé par un illustre inconnu sur une tribu vivant au fin fond de la brousse, ait réussi à sortir du Botswana et devienne un succès international. Il a même fait plus de 8 millions d’entrées, rien qu’en France et presque qu’autant que « les Ch’tis ». Qui aurait pu deviner que ce petit bonhomme tout noir au sourire charmeur mais au physique quelque peu ingrat n’avait vu que trois blancs dans sa vie avant l’arrivée des équipes de tournage et ait été accueilli en grande star dans les plus grandes capitales ?
A vrai dire peu de gens. Et pourtant, ce film avec toutes ses qualités mais aussi tous ses défauts (parfois un peu répétitif et traînant en longueur) est un des films les plus étonnants que je connaisse.
Cela commence par un coin paumé, le désert de Kalahari en Namibie. On en a jamais entendu parlé alors quand on nous montre cette sorte d’Eden où règne une harmonie parfaite entre les habitants, les bushman, on y croit. Comme dans « l’histoire du chameau qui pleure » de Byambasuren Davaa et Luigi Falorni, cela commence comme un documentaire et c’est en fait une sorte de fable, mais en beaucoup plus déjantée ; une sorte de fable qui aurait pu tourner à la farce, si le réalisateur n’avait su alterner scènes de bouffonerie et séquences d’émotion.
Autant de subterfuges au service d’un theme principal, la suprématie de la civilisation occidentale.
Du choc des civilisations
Et oui, bien évidemment cette vie idyllique sur terre ne pouvait durer éternellement, au risque de nous rendre définitivement jaloux. Symbole de la culture yankee, la bouteille de coca-cola tombée d’un avion, est le déclencheur d’une suite d’événements dans lesquels les traits caractéristiques de deux cultures vont s’affirmer. Bien sûr, les traits sont un peu forcés, caricaturaux, mais en même temps la confrontation est pleine de sens.
On avait oublié ce qu’était la vie des « sauvages » : une vie où le sens social et de la communauté est bien plus prononcé que dans notre monde, où le mot « coupable » n’existe pas tandis que « bienséance, politesse, respect de l’autre, humanité… » ont une vrai signification. Bref, on retombe sur le couplet « levi-straussien » classique : « les sauvages sont-ils les véritables sauvages » ?
A travers le regard innocent et ingénu de Xixo, nous devenus ridicules de croire aux exclusifs bienfaits de notre civilisation, à la nécessité de faire profiter le monde entier de notre développement industriel , à notre vision éthnocentrique de la vie sur terre….Le discours est classique mais « les dieux sont tombés sur la tête » sont une très élégante et joyeuse façon d’en parler, de surcroît avec des enfants.
Mes p’tits trucs à moi
- Quand un enfant fait pour la n-ième fois la même bêtise, j’émets un « AIE, AIE, AIE » – phrase culte du film – ce qui évite de m’énerver et aboutit au même résultat
- Quand un enfant traite de moche une femme, ce que je ne supporte pas surtout venant de la part d’un garçon, je lui rappelle que tout cela est très personnel et que Xixo dans le film décrit l’héroïne du film, en la voyant pour la première fois, comme la « chose la plus laide au monde qu’il ait jamais vue ».
Précautions à prendre
Aucune
Si vous avez aimé, vous pouvez voir…
« Les dieux sont tombés sur la tête II », mais je crois assez décevant.
Dans le registre « et pourtant ils vivent très bien » : « L’histoire du chameau qui pleure » de Byambasuren Davaa (2002), « Le ballon d’or » de Cheik Doukoure (1994), « E.T » de Steven Spielberg (1982), « La forêt d’émeraude » de John Boorman (1985)