En 1943, Les forces de l’Axe tiennent la mer Égée. Impossible d’évacuer deux mille soldats britanniques dans l’ile de Kéros. Le détroit de Navarone, leur unique issue, est sous le feu de deux gigantesques canons. La seule solution : un commando de choc est chargé de les faire sauter, au prix de terribles difficultés… A sa tête, un alpiniste, un expert en explosifs et un résistant grec…
Pays : Etats-Unis
Réalisateur : Jack Lee Thomson
Année de sortie : 1961
Distribution: Gregory Peck (Capitaine Keith Mallory), David Niven (Caporal Miller), Anthony Quinn (Colonel Andrea Stavros), Stanley Baker (Soldat ‘Butcher’ Brown), Anthony Quayle (Major Roy Franklin), James Darren (Spyros Pappadimos), Irène Papas (Maria Pappadimos), Gia Scala (Anna)….
Genre : Guerre et aventure
Durée : 2h35 mn
Age recommandé : à partir de 10 ans
Public : surtout garçons, mais même pour les filles
Niveau de difficulté culturelle (de 0 à 5) : 2, en raison de certaines longueurs
Contexte historique : seconde guerre mondiale dans la méditerranée
Les films de guerre, ce n’est vraiment pas mon fort….
Franchement, montrer un film de guerre à mes enfants, j’ai toujours eu du mal. Peut-être parce que je suis une fille….et surtout parce que la guerre, qu’il faut le rappeler nous n’avons pas connu, n’est pas mon thème privilégié.
Je ne parle même pas des superproductions américaines des vingt dernières années, depuis la guerre du Vietnam jusqu’à celle d’Irak, qui sont pour moi absolument terrifiantes ; les scènes sont souvent très impressionnantes grâce à des effets spéciaux « gore » des plus sophistiqués, mais surtout ils traitent bien souvent de la déstabilisation psychologique opérée chez des jeunes qui n’ont surtout pas demandé à se trouver là. Trop dur à mon goût….
Ici, dans les canons de Navarone, on est dans un registre beaucoup plus soft : pas de massacre traumatisant et des états d’âme bien plus pudiques. On reste dans l’artisanal et cela suffit amplement.
C’est un grand classique du cinéma américain avec un trio en tête d’affiche incroyable : Gregory peck, David Niven, et Anthony Queen….des bêtes. Ce film ne reçut pas d’Oscar, hormis pour les effets spéciaux ce qui fait un peu rire à plus de quarante ans d’intervalle.
Malgré les décors en cartons pâte et les quelques bourdes anachroniques ou techniques (les allemands utilisent un hélicoptère qui en était encore au stade expérimental à l’époque, tous les passages en gros plan lors de la scène d’escalade sont tournés sur le même faux rocher), ce film est un « incontournable » de notre culture cinématographique ; on prend toujours plaisir à le voir et a fortiori quand on le fait découvrir à notre progéniture.
De la difficulté d’être un chef ….
En voyant ce film avec des enfants, les thèmes de la responsabilité et du commandement m’ont paru particulièrement intéressants ; ils sont présents tout au long du film, depuis le moment où le chef de la mission est blessé et que Gregory Peck est obligé de prendre la tête des opérations. Mais c’est surtout dans la deuxième partie du film, lors des affrontements entre David Niven et Gregory Peck, que les choses se corsent.
Le contexte mérite d’être rappelé: dès l’arrivée dans l’île où se situent les fameux canons de Navarone, Anthony Quayle (Major Roy Franklin), qui assure le commandement de l’équipée est gravement blessé. Plusieurs solutions sont alors évoquées :
- le laisser sur place sachant qu’il n’a aucune chance de s’en sortir mais que s’il est retrouvé par les allemands, il risque, sous la torture ou sous l’emprise d’une certaine drogue, de dévoiler le plan
- l’emmener sur une civière, ce qui réduit les chances de succès de la mission en la ralentissant
- ou troisième voie, le tuer.
Gregory Peck (Capitaine Keith Mallory), parachuté chef par les circonstances, impose de l’emmener par souci d’humanité.
Un peu plus tard, ils se trouvent dans l’obligation de le laisser aux allemands. Gregory Peck avoue par la suite qu’il a fait croire au blessé que les plans avaient changé, de façon à ce que ce dernier oriente les allemands sur une fausse piste, au moment où il se trouvera dans l’obligation d’avouer. Cette « manipulation » au service du résultat de la mission, jugée par tous y compris comme impossible, provoque la colère et indignation de l’artificier David Niven. Le chef s’impose, non sans difficultés et quelques scrupules, au nom de la cause. Il exprime néanmoins la difficulté de prendre ce type de décisions et reprochant implicitement à David Niven, son manque d’engagement et sa démagogie devant de telles situations. « Il faut bien que quelqu’un décide » s’oppose alors au « moi, je ne suis pas chef », que l’on peut retrouver dans de nombreuses situations notamment professionnelles.
Vient ensuite le moment où il faut éliminer une des femmes de l’équipée, qui les a trahi. David Niven , dans un esprit de revanche et non sans une certaine délectation, met alors à l’épreuve , le chef qu’est Gregory Peck, pour l’abattre.
C’est là au-delà d’un grand jeu d’acteur, une illustration parfaite des relations de pouvoir au sein d’une équipe avec l’exposition des différents caractères dans les situations les plus délicates. A partir de là, peut s’engager alors toute une discussion sur la responsabilité et les droits mais aussi les devoirs d’un chef…. Au moins, les enfants pourront-ils mieux comprendre les incontournables commentaires ou discussions du soir avec notre responsable hiérarchique ou les membres de nos équipes, qui font partie de notre quotidien …
Ma scene culte
Les joutes orales entre David Niven et Gregory Peck dans la grotte.
Mes p’tits trucs à moi
- Et toi, si tu jouais un des personnages, lequel tu choisirais ? Et dans la vraie vie ?
- Moi dans mon boulot, …..
Précautions à prendre Aucune, si ce n’est rappeler le contexte de la mer Egée pendant la seconde guerre mondiale, car sinon les enfants risquent de s’y perdre entre les grecs, les turcs et diverses alliances.
Si vous avez aimé, vous pouvez voir
« Le pont de la rivière Kwaï » de David Lean (1959), « les douze salopards » de Robert Aldrich (1967), « Quand les aigles attaquent » de Biran G.Hutton (1968).
Dans le registre « esprit d’équipe » : « La grande évasion » de John Sturges (1962),
Principaux thèmes traités : guerre, trahison, responsabilité, engagement, sacrifice, torture , esprit d’équipe