L’arnaque

Pays : Etats-Unis18455770

Réalisateur : Georges Roy Hill

Année de sortie : 1974

Distribution : Paul Newman (Henry Gondorff), Robert Redford (Johnny Hooker), Robert Shaw (Doyle Lonnegan), Charles Durning (lieutenant Snyder), Ray Walston (J. J. Singleton),

Eileen Brennan (Billie), Harold Gould (Kid Twist)

Genre : comédie

Durée : 129 mn

 

A Chicago, en 1936, Johnny Hooker et son acolyte Coleman volent sans le savoir le convoyeur de fonds de Doyle Lonnegan, un dangereux gangster de New York. Coleman est aussitôt abattu par le gang de ce dernier et Hooker se réfugie chez Henry Gondorff, un spécialiste de l’arnaque. Ceux-ci décident alors de venger la mort de Coleman en montant une vaste escroquerie destinée à mettre Lonnegan sur la paille. Pour cela, Hooker fait croire au gangster qu’il est capable d’obtenir les résultats des courses avant qu’ils ne soient officiellement connus.

 

Un must

L’arnaque est un must de l’histoire du cinéma :

  • 7 oscars, 10 nominations
  • une musique mythique de Scott Joplin en total accord avec le rythme léger et dynamique de l’action; « the entertainer » écrite entre 1900-1910, entraîna la redécouverte du ragtime ; beaucoup se rappelleront d’ailleurs plus de la musique que du film
  • une paire d’acteurs incroyable, ayant déjà montré tous ses talents dans « Butch Cassidy et le Kid », 4 ans plus tôt et du même réalisateur
  • une ambiance d’époque totalement reconstituée, jusqu’à la division des séquences sur le visuel du Saturday Evening Post de Chicago
  • et en plus, même aujourd’hui, le film n’a pas une ride !

L’arnaque avant tout

Les films d’arnaque, c’est une genre à part du cinéma – hollywoodien bien souvent. Il y en a eu des films, avant et surtout après (voir liste ci-dessous), mais pour moi, peu ont égalé celui-là.

Avant tout, c’est une arnaque dans le vrai sens du terme, « un coup », un « panneau » dans lequel on tombe facilement, non pas parce que l’on n’a pas fait attention ou parce que le metteur en scène a joué sur les effets techniques pour nous faire perdre le fil.

Non, tout est dans tout et tout tient jusqu’au bout. La mise en scène légère, fluide et insolente y est pour beaucoup ; mais pour moi, un élément majeur tient dans ce que j’appellerais le concept de la « double détente ».

Le coup lui-même se fait en deux temps (la partie de poker puis les courses de chevaux), mais on se fait piéger également en deux temps (le cheval en second et non « en tête », le dénouement final). Dans les deux cas, la confiance du truand comme du spectateur est gagnée et la supercherie assurée !

Les enfants en sortent ébahis et ne peuvent pas ne pas reconnaître le talent et l’élégance du stratagème. Une bonne leçon d’humilité pour ceux qui se croient les plus malins et surtout qui avaient commencé la projection en gémissant « encore un vieux film »!

La paire également

Dans la série duo d’acteurs mythique de l’histoire du cinéma, je prends sans hésiter Paul Newman et Robert Redford. L’un tout en retenue et l’autre en jeune chien fou sont absolument sublimes. Quel bonheur de les admirer somptueux, élégants, malins et aussi…truands mais des truands raffinés. Bref, du grand cru ! Une paire de grands As !

On dit que Robert Redford n’aurait vu le film pour la première fois qu’en 2004. Je ne peux pas y croire.

La relation, toute masculine, qui se tisse entre eux est assez touchante et finement traitée. Tour à tour, l’un prend l’autre sous son aile ; c’est tout d’abord Johnny Hooker qui sort Gondorff de sa vie retirée des affaires ; c’est ce dernier qui prend l’autre sous son aile jusqu’à la fin du film mais d’une façon distante. Il garde toujours un œil sur lui sans lui montrer son ascendant. Ils « s’aiment » tout de suite, sans se le dire et sans effusion. Au moment de « la trahison », on a le cœur serré et on fulmine d’imaginer  une si belle amitié massacrée.

Là encore, le maître mot est l’élégance. Pas forcément besoin d’effusions, parfois déplacées ou pesantes. Une bonne leçon pour certains, en espérant que mes propres enfants n’auront pas suffisamment appris la leçon pour me retourner le compliment !

 

Mes p’tits trucs à moi 

  • l’importance de la discrétion, du sang-froid et de la patience
  • attirer la vigilance de l’enfant sur « le concept de la double détente » : comment ne pas se faire avoir, quand on croit connaître quelqu’un ou que notre confiance a été gagnée, subterfuges  malheureusement souvent employés par des adultes « mal intentionnés »….si vous voyez ce que je veux dire…

 

Gaspard (14 ans) l’a vu

Humour, suspens, rebondissements et plein d’autres choses encore…sans oublier les acteurs extraordinaires

 

Si vous avez aimé, vous pouvez voir 

Butch Cassidy et le Kid de Georges Roy Hill (1964), Les hommes du président d’Alan J. Pakula (1976)

Dans le registre «arnaque et compagnie » : L’affaire Thomas Crown  (1968), Ocean’s Eleven de Steven Soderbergh, Usual suspects, Arrête-moi si tu peux de Steven Spielberg (2003), Les 9 reines de Fabián Bielinsky ( 2001), « Association de malfaiteurs » de Claude Zidi (1987), « Un fauteuil pour deux » de John Landis (1983)

 

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