Erin Brockovich élève seule ses trois enfants. Étant au chômage, elle cherche désespérément du travail mais finit par se faire embaucher dans un petit cabinet d’avocat.
Elle va découvrir, dans un dossier mineur, qu’une société de distribution d’énergie, la Pacific Gas and Electricity (PG&E), filiale d’une grosse société, rachète une à une les maisons d’une petite ville californienne, où de nombreux habitants sont touchés par le cancer et divers problèmes de santé….
Pays : Etats-Unis
Réalisateur : Steven Soderbergh
Année de sortie : 2000
Distribution : Julia Roberts (Erin Brockovich), Albert Finney (Ed Masry), Aaron Eckhart (George), Peter Coyote (Kurt Potter), Marg Helgenberger (Donna Jensen), Erin Brockovich ( La serveuse)
Genre : Drame
Durée : 141 minutes
Age recommandé : à partir de 10-11 ans
Public : tous publics
Niveau de difficulté culturelle (de 0 à 5) : 2
Contexte historique : Californie profonde des années 1990
De la femme avant toute chose…et pas n’importe laquelle….
Ne nous méprenons pas : ce film social de Steven Soderbergh est excellent et met le doigt sur un combat passionnant entre une pauvre fille éreintée par la dureté de la vie et une grande entreprise américaine aux pratiques criminelles. Thème évocateur s’il en est, des débats à venir en ce début de siècle….mais que serait-il sans Julia Robert ?
Moi qui ne suis pas fan du star system, il faut lui reconnaître qu’elle est éblouissante et qu’elle manie tous les registres avec brio !
Elle-même avait hésité à accepter le rôle. Julia Roberts, avait peur de son glamour hollywoodien nuise à la crédibilité de son rôle ; elle a finalement joué le jeu à fond, et est rentrée dans la catégorie des grandes.
Dans ce personnage de jeunette fofolle, dépassée par les événements, la poitrine pigeonnante, des kilomètres de jambes nus, exubérante, volontiers vulgaire, capable de sortir des réparties à la mitraillette, mais dotée d’une générosité infinie, elle est enthousiasmante. Elle est de plus bien mise en valeur par son patron, incarné par un Albert Finney excellent dans la demi-teinte et le côté gros nounours pince-sans-rire, que l’on avait déjà apprécié dans Big Fish de Tim Burton (2003).
Grâce à elle, on ressent, la crampe au ventre, l’angoisse des femmes seules avec enfants et étranglées financièrement, vivant dans l’angoisse de la moindre dépense. On ressent également, le souffle coupé, à quel point les victimes naïves sont isolées et semblent résignées par avance.
On se réjouit finalement de sa pleine métamorphose, passante de « looseuse » nunuche à la défenseuse des contaminés.
Un Oscar de la meilleure actrice plus que mérité !
Mais bien sûr, elle n’est pas la seule à faire le succès du film. Steven Soderbergh, auquel on était habitué à plus d’originalité avec « Sexe, mensonges et vidéos », y est pour beaucoup. Dans ce film, sorti en 2000 – comme une annonce pour ce nouveau siècle de l’écologie et du développement durable – il arrive à nous toucher profondément par son regard juste et pertinent sur les scènes de la vie courante. Il n’évite pas certains clichés mais on a envie d’y croire jusqu’au bout. Et de surcroît pour une femme spectatrice, on est toujours flattée quand une femme filmée par un homme est aussi bien filmée. Clint Eastwood a lui aussi ce talent-là.
On retrouvera néanmoins un Soderbergh plus flamboyant dans « Traffic » sorti la même année, à montrer aux « très grands enfants »…peut-être…
On se retrouve toujours tout seul ….
Ce film est tiré d’un fait réel. La vraie Erin Brockovich y fait d’ailleurs une courte apparition dans le rôle d’une serveuse (portant un badge marqué Julia). Le procès contre P&G a effectivement eu lieu en 1993, avec au final des indemnités considérables pour les victimes.
On est ici en plein cinéma social et on peut se demander s’il faut plonger nos enfants dans des histoires si réalistes. Mon sentiment est que oui, avec cet intérêt que le cinéma permet d’arrondir les angles ; on peut en tous cas choisir de montrer ou non, ce qui n’est pas le cas du journal de 20h….
Malgré la description d’une vie très matérielle et d’une réalité cynique, de beaux messages sont présents. Il y a évidemment le triomphe rassurant de la vérité sur le mensonge, du combat de David contre Golliath à la sauce féminine, de l’humain sur l’économique…. Mais de façon plus originale, il y a la description du combat d’une femme seule, de l’importance de la séduction. La difficulté de vivre sans avoir étudié est également présente, ce qui nous rend bien service au moment des devoirs. Enfin, les scènes avec son amoureux,, nous met devant les contradictions de l’engagement pour la collectivité, du « sacrifice » pour la « juste » cause.
Il est vrai, on est pas dans le rêve et les grands horizons, mais à sa manière « Erin Broncovich » est un joli conte de fée.
Ma scène culte :
Erin Broncovich et son patron entrent dans le grand cabinet d’avocats et parlent comme des « chartiers ». Elle s’assume telle qu’elle est et fière de son combat. Ed Masry la suit jusqu’au bout devant le regard héberlué des avocats propres sur eux (104ème minute)
Mes p’tits trucs à moi:
- Regarder un épisode des Simpson qui s’appelle « Erin Cretinovitch »
- De l’importance de faire ses devoirs….
Si vous avez aimé, vous pouvez voir…
« Pretty woman » de Gary Marshall, pour Julia Roberts, mais pour plus grands
Dans le registre « seul contre tous » : « Civil action » de Stephen Zaillian (1998), Le train sifflera trois fois de Gred Zinneman (1952), « JFK » d’Oliver Stone (1991), « I comme Icare » d’Henri Verneuil (1979)
Précautions à prendre
Julia Roberts n’est pas des plus distinguées dans le film (quelques obscénités à noter, notamment dans ma scène culte 1 :54 ) mais sinon il n’y pas en soi de scènes choquantes.
Principaux thèmes traités : environnement, courage, justice, class action, cancer, femme, social, intérêt collectif , militantisme, multinationale, capitalisme