Billy Elliot

Dans un petit village minier du Nord-Est de l’Angleterre, Billy, onze ans, découvre l’existence d’un cours de danse dans les mêmes locaux que son club de boxe. Billy abandonne les gants de cuir pour assister discrètement aux leçons de danse professées par Mme Wilkinson, qui repère immédiatement son talent.Partagé entre une famille en situation de crise et un professeur de ballet têtu, le jeune garçon embarque alors dans un voyage à la découverte de lui-même.

Pays : Grande-Bretagnebilly_elliot

Réalisateur : Stephen Daldry

Année de sortie : 2000

Distribution : Jamie Bell (Billy Elliot), Gary Lewis (Le père, Jackie Elliot), Julie Walters (Mme Wilkinsons), Jean Heywood (La grand-mère), Jamie Draven (Tony Elliot)

Genre : comédie dramatique

Durée : 105 mn

Age recommandé : à partir de 7-8 ans

Public : tous publics

Niveau de difficulté culturelle   (de 0 à 5) : 1

Contexte historique : Nord de l’Angleterre dans les années 1980

 

 

La quête de l’identité

Dès lors qu’un film raconte des histoires d’enfants, on ne peut rarement se tromper…à condition que cela ne tourne pas trop au mélo voire au sinistre.

Ici, le registre est parfait pour des enfants de 7-8 ans.

C’est simplement splendide esthétiquement parlant, merveilleusement bien joué, à la fois pudique et émouvant, suffisamment pour que l’on pleure un peu mais tout en gardant sa dignité.

Non, ce n’est pas un film de danse en premier lieu, même si les pas frénétiques de Billy sur les murs des cités minières sont absolument géniaux;

Le contexte de la révolte des mineurs en Angleterre n’est qu’une toile de fond. Ceci dit, cela donne une bonne idée du climat de l’époque avec quelques scènes un peu impressionnantes, notamment lors des descentes de CRS, fumigènes à l’appui.

En fait, le thème principal du film est la recherche de l’identité à l’âge de la « pré-adolescence » comme on dirait aujourd’hui.

Plantons rapidement le décor :

  • un environnement familial masculin et surtout matchiste, déchiré par la crise des mineurs et où la seule perspective d’avenir est de continuer à être mineur, où toute expression artistique est dénigrée
  • une présence féminine réduite à une grand-mère désorientée, femme de mineur elle-même, restée au foyer alors qu’elle rêvait d’être danseuse
  • une société encore pleine de préjugés, a fortiori sur la pratique d’un sport jusque-là associée à un univers spécifiquement féminin.

Bref, difficile de faire plus hostile à l’éclosion d’une vocation.

 

Billy a néanmoins été aidé par trois éléments, voire trois cadeaux du ciel :

  • la rencontre avec cette professeur de danse, interprétée par Julie Walters, au bord de l’aigreur et du sentiment d’être passée à côté de sa vie de danseuse et qui se projette à travers Billy
  • la présence de son ami, lui même tenté par les choses féminines mais dans un autre style, qui va le conforter dans l’idée de faire le choix qui lui correspond le mieux
  • et puis, non moins des moindres, le talent, ce qui n’est pas donné à tout le monde et qui aide bien.

Tout le film est là : comment Billy dans cet univers contraint, mais doté de certains atouts, va trouver son chemin et choisir sa vie. C’est finalement lorsqu’il aura compris qu’il peut danser sans être forcément homosexuel et surtout qu’il ne peut vivre sans danser, qu’il trouvera la force de passer une à une les différentes épreuves qui lui seront imposées. Ce ne sera pas sans difficultés ni sans retours en arrière, mais nous assistons peu à peu à l’éclosion de son identité jusqu’à la scène finale. Il y a, comme souvent au cinéma, une justice…le choix de la différence et du risque a fini par payer.

Bref, c’est parfait pour nos adolescents qui eux-mêmes mais de façon moins caricaturale, ont à trouver leur propre voie, parfois en contradiction avec les attentes des parents. Une bonne leçon pour les uns et les autres….

 

Le respect de la différence

Le deuxième thème du film qui m’a paru vraiment intéressant à montrer aux enfants, est que certains peuvent choisir de sortir de la norme et qu’il faut pouvoir être capable de l’accepter, sans préjugés ni railleries.

Oui, Billy choisit de faire de la danse alors que c’est un sport de fille, tutu à l’appui.

Oui, Billy a une part féminine en lui, révélateur d’une profonde sensibilité, et pourtant il n’est pas homosexuel pour autant, à la différence de son ami qui très tôt, aime s’habiller en fille et tente de l’embrasser.

Oui, Billy met dans l’embarras sa famille, parce qu’il ne veut pas faire de la boxe, ne se voit pas devenir mineur et que se rendre à un concours de danse nécessite des moyens financiers dont le père ne dispose absolument pas et se voit contraint de reprendre le travail pour payer le transport.

Oui, Billy n’a aucune éducation artistique, ne sait pas mettre des mots sur ses émotions et a presque l’air d’un plouc devant le jury de l’examen…

Et pourtant, Billy va devenir un des plus grands danseurs du moment. Il aura raison contre tous et surtout contre tous les préjugés et apparentes différences.

La réaction des enfants a été finalement assez surprenante. Très peu d’entre eux n’ont été choqué par le choix de Billy, faisant preuve d’une tolérance que pourraient leur envier certains adultes….

 

Mes p’tits trucs à moi 

  • pour une femme minoritaire dans sa famille, une telle description de la gente masculine est un vrai bonheur, ne nécessitant même pas de commentaires…une pure leçon !
  • Billy Elliot est une histoire romancée d’un petit garçon qui peine à trouver sa voie, mais qui a la chance d’avoir un vrai talent. Que répondre à la question inévitable d’un enfant ou d’un adolescent : « et moi qui n’ai ni talent, ni passion, que puis-je faire ».
  • J’ai alors deux types de réponse :
    • « on a tous des talents, mais ils sont plus ou moins cachés, plus ou moins spectaculaires
    • la parabole des talents (à détailler) ou « l’important est de faire fructifier ses talents »

 

Précautions à prendre 

Les scènes d’intervention des policiers peuvent choquer les âmes les plus sensibles, mais nettement moins que le moindre reportage du JT de 20h.

 

 

Dans le registre « accepter la différence » : « Victor, Victoria de Blake Edwards »

 

Dans le registre « à la recherche de son identité» « A bout de course » de Sydney Lumet (1988), « Le cheval venu de la mer » de Mike Newell (1991), « Va, vis et deviens » de Radu Mahaileanu (2004)

 

Principaux thèmes traités : destin, recherche de l’identité, conflits sociaux, sacrifice, préjugés, danse, talent, vocation

 

 

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