À Passaic dans le New Jersey, Mike est l’employé de Be Kind Rewind, le vidéo-club de Monsieur Fletcher, son père adoptif. Alors que Monsieur Fletcher est parti quelques jours étudier les méthodes de la concurrence, la totalité des cassettes VHS de la boutique est effacée par Jerry, un ami de Mike, qui a été magnétisé en tentant de saboter une centrale électrique. Pour sauver le vidéo-club de la faillite et satisfaire la demande des plus fidèles clients, les deux hommes décident de réaliser eux-mêmes les remakes des films effacés.
Pays : Etats-Unis
Réalisateur : Michel Gondry
Année de sortie : 2008
Distribution :Jack Black (Jerry Gerber), Mos Def (Mike), Danny Glover (Elroy Fletcher), Mia Farrow (Miss Falewicz), Melonie Diaz (Alma), Sigourney Weaver (Mme Lawson)…
Genre : Comédie burlesque
Durée : 1h34
Age recommandé : à partir de 10-11 ans
Public : tous publics
Niveau de difficulté culturelle (de 0 à 5) : 1
Contexte historique : Une ville du New Jersey en pleine désindustrialisation
Du Gondry fastoche …
Une chose dont on est sûr, c’est que la traduction du titre en français de « Be kind, rewind » (faisant référence à l’incitation des vidéoclubs à leurs clients de rembobiner les VHS qu’ils ont louées) n’est pas des plus heureuses. Pour le reste, il est habituellement difficile de mettre d’accord tout le monde sur les films de Michel Gondry. Là, on est pas loin de l’unanimité.
Loin du romantisme et de l’esthétisme habituel que l’on a pu trouver dans « Eternal Sunshine of the Spotless Mind » ou la « science des rêves », on est ici devant un film accessible, adapté à un public large.
Pour autant, le film est des plus originaux, assez déjanté même et c’est ce justement que l’on aime. L’imaginaire est toujours très présent et le scénario délirant. La trouvaille des films « suédés » – processus de re-création d’un film déjà existant, à l’aide de procédés modestes, d’effets spéciaux particulièrement inventifs et de décors très développement durable, le tout dans un temps record -génial.. Les remakes des scènes cultes de King Kong, Ghosbusters ou 2001, l’Odyssée de l’espace, donnent des moments de pure parodie totalement excentriques, portés par un Jack Black à la gestuelle survoltée. Bref, on rit et on n’arrête pas de rire, surtout quand on connaît les scènes mythiques des films parodiés. C’est certes plus dur pour les enfants, mais j’ai aimé leur montrer comment il est possible à partir de rien, de créer, d’innover et même de lancer un véritable phénomène de mode. Les films « suédés » s’arrachent ainsi comme des petits pains, notamment parce que d’après Jerry et Mike, ils proviennent de Suède, ce qui leur permet d’expliquer le délai d’approvisionnement des cassettes et leur prix élevé. Une bonne leçon de marketing… ;
L’émotion et la poésie propres à Gondry sont également présentes et le message est efficace auprès du jeune public.
Autour d’une histoire de gens d’un même quartier qui se rassemblent pour mieux le défendre, le film montre comment une communauté crée sa propre légende, se réapproprie son passé et cesse de le subir, le transformant en objet de fierté. Comme le dit Mia Farrow, « notre passé nous appartient, on peut en faire ce que l’on veut. »
Avec son final unanimiste et chaleureux à la Capra, Be Kind Rewind est ainsi un film sur la façon dont se forme la croyance collective en une fiction commune et sur la beauté de l’être humain en général.
Un bel hommage au cinéma
Le cinéma est omniprésent dans le film de Gondry. Il y a bien évidemment les films « suédés », mais aussi un hommage au patrimoine classique qui n’est pas pour déplaire. On est pas loin de l’imaginaire des premiers temps comme George Méliès.
Dans la scène finale par exemple, Gondry montre deux perspectives possibles sur un même film : celle des spectateurs assis dans le vidéo club et celle de la foule réunie à l’extérieur du magasin, qui regarde le film à l’envers et sans le son (il est projeté de l’intérieur du vidéo club sur un drap blanc suspendu devant la vitrine).
Il y a également la révolte contre la dictature technologique qui nous impose de passer d’un support à un autre, comme du VHS au DVD, de sacrifier le cinéma d’auteur sur le temple du succès commercial typiquement hollywoodien. Ici, le cinéma appartient à tous, est fait de bric et de broc et chacun peut en faire ce qu’il veut. Une vraie déclaration d’amour au septième art…
Ma scène culte : Après s’être fait magnétisé, Jerry Gerber est aimanté par tout ce qui est métallique aux alentours
Mes trucs à moi
- « Se créer un passé collectif » entre copines
- Faire du « suédisme » à tout bout de champ : inventer des produits et créer la légende autour
Gaspard (14 ans) l’a vu
Une comédie qui sort complètement de l’ordinaire. La géniale invention des « films suédés», des héros très attachants. Des passages à se plier en quatre. Ce film est une véritable merveille, faisant rire les plus petits et les plus grands !
Si vous avez aimé, vous pouvez voir…
« La science des rêves » de Michel Gondry (2005)
Dans le registre « passage entre le féérique et le réel » :
« La rose pourpre du Caire » de Woody Allen (1985)